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Les Quatre saisons par Ione Densilla Contes et légendes du monde  <    Publications     > 

[Adapté d'un conte musical de Lucien Adès, lui-même inspiré de l'œuvre d'Antonio Vivaldi.]
Les Quatre Saisons

Adapté d'un conte populaire par Ione Densilla.
Edition originale : Le Salon, 5e mois de l'an 34.
Au commencement, il n'y avait pas grand-chose, il faut bien le dire...
 
Le monde venait d'être créé.
Il y avait de vastes plaines et de hautes montagnes, de hautes herbes que faisait onduler le vent, quelques rivières silencieuses, et, bien sûr, le soleil et la lune qui se partageaient les cieux, apportant tour à tour chaleur et lumière, puis fraicheur et repos à toutes les créatures vivantes.
Mais la Terre, elle, qui accueillait toute cette vie, était bien seule, se contentant d'observer avec une vague tristesse la joie naïve des êtres vivants, sans jamais pouvoir y prendre part.

Alors l'Univers — certains disent la Nature et d'autres encore Elune — fit venir quatre princes pour la réconforter, afin qu'elle choisisse parmi eux un compagnon, car il n'est pas bon de vivre seul, surtout lorsqu'on vit si longtemps.
Il y avait donc Pêcher, le prince du printemps, Cerise, le prince de l'été, Erable, le prince de l'automne et Sapin, le prince de l'hiver.
Afin de choisir, la Terre décida de passer une journée avec chacun d'eux.
 
Le premier jour, prince Pêcher se présente à elle et lui offre une robe verte, fleurie de pacifiques, de lys et de roses. Puis, pour la distraire, il appelle les nuages, abreuve les plaines et fait réapparaitre le soleil pour illuminer les champs. Ensuite, pour que la Terre se sente moins seule, il crée un berger et une bergère, ainsi qu'un troupeau de moutons qui parcourent les vastes étendues de son aimée.
Le soir, comblée, la Terre promit qu'ils ne se sépareraient plus.

Le second jour, la Terre se réveille et rencontre prince Cerise.
Tout d'abord, le prince lui donne une nouvelle robe, rouge, orange et jaune, comme un immense tournesol. Il lui offre ensuite un panier de fruits mûrs qu'elle donne aux bergers pour qu'ils aient la force de travailler et enfin, le soir, il la recouvre d'un manteau d'étoiles scintillantes.
La Terre, enchantée, promit, comme le font les Draeneï, qu'ils seraient unis pour toujours.

Le troisième jour, prince Erable vient à sa rencontre, son souffle portant les couleurs de milliers de feuilles. Il habille la Terre d'un manteau brun, rouge et doré et il pose sur elle une couronne de vignes et de raisins. Comme elle semble un peu fatiguée de ses précédentes journées, il lui offre une simple danse, et la bergère et le berger dansent également.
Le soir, Erable s'aperçoit que la Terre a un peu froid, alors il lui offre une écharpe de brouillard. Devant tant d'attentions, elle promit de rester toujours aux côtés d'Erable.
 
Le quatrième et dernier jour, c'est au tour de prince Sapin.
Il apporte une belle robe de neige blanche éclatante pour protéger la Terre du froid. Il retrousse ensuite ses manches — Sapin était vêtu à la mode de Dalaran, d'une chemise à manches longues — et bloque les rivières avec de la glace, puis sculpte pour elle des pétales gelés. Enfin, pour les remercier d'avoir accompagné son aimée, il envoie les plantes, les animaux, le berger et la bergère se reposer.
La Terre, blottie dans son manteau de neige, dit qu'elle ne pourra jamais le quitter.

Mais en se réveillant le lendemain, la Terre, bien qu'alanguie, fut à nouveau triste car elle ne savait quel prince choisir. Tous étaient tendres et dévoués et l'absence d'un seul d'entre eux la rendait malheureuse.

Comprenant son trouble et ne voulant pas voir la Terre, si patiente et généreuse, vivre dans le regret, l'Univers — certains disent la Nature et d'autres encore Elune — prit une profonde respiration, regarda les quatre princes, le berger, la bergère et les moutons qui attendaient sa décision, et déclara d'une voix forte, que nul ne songea à contester, que chaque prince passerait une partie de l'année avec la Terre, car la Terre a besoin de la jeunesse du printemps, de la force de l'été, de la sage douceur de l'automne et du calme puissant de l'hiver, et que celui ou celle qui trouverait quelque chose à redire n'aurait qu'à laisser une réclamation dans la petite boîte peinte prévue à cet effet.
 
Et c'est ainsi que, chaque année, se succèdent les quatre saisons.
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