On sait aujourd'hui que, dans les Royaumes de l'Est, les Humains ont apporté leur connaissance de la Lumière aux Nains et aux Hauts-elfes. Mais comment cette jeune race a-t-elle eu connaissance de cette Puissance ? En effet, si le peuple draeneï, grand expert des connaissances arcaniques, fut guidé sur la voie de la Lumière par les Naaru, et que les Kaldorei reçurent leur pouvoirs comme un don conféré par une déesse, qui donc inclina l'esprit humain vers la Lumière ?

Avant de chercher des réponses à cette question, il est important d'aborder une remarque que le lecteur le plus perspicace soulévera sans doute : est-on sûr qu'un guide soit nécessaire pour connaître la Lumière ? Ne peut-on pas spontanément s'éveiller un matin, sans jamais avoir entendu parler d'Elle, sans maître, ni prophète, et soudainement ressentir Sa présence pour utiliser sa magie curative ?

Bien que les Draeneï puissent apparaître comme des exceptions [1], la connaissance de la Lumière et la maîtrise de Son pouvoir sont acquises par différents apprentissages, tels que règles de vie, méditations et prières, afin de mieux la ressentir, et jusqu'à La manifester physiquement.
Le modèle humain des Trois Vertus [2] est l'exemple parfait du "guide pratique" efficace, qui permet d'accroître notre sensibilité au monde et aux émotions, et par là atteindre la Lumière. Quelqu'un qui aurait naturellement développé cette sensibilité aurait-il alors la faculté innée de s'ouvrir à la Lumière ? Le cas du peuple pandaren est intéressant car il suivit, dans son ensemble et durant des millénaires, les préceptes d'une vie harmonieuse et sereine, évitant les émotions négatives et les conflits. On aurait pu penser que cela induirait parmi eux, au fil des générations, une grande affinité avec la Lumière, ce qui ne s'est pourtant pas produit. Bien que ce peuple ait développé une manière de vivre favorisant l'équité et l'aide de son prochain, il n'a pas spontanément développé un lien avec cette énergie universelle. Ceci invite à penser que la connaissance de la Lumière ne peut s'effectuer que grâce à un guide, qu'il soit un étranger ou un envoyé divin.

Les recherches les plus récentes menées en Norfendre ont abouti à la thèse selon laquelle les Humains seraient des descendants du peuple Vrykul, notamment par des études morpho-biologiques comparatives et la mise en parallèle de gravures et parchemins mentionnant Tyr, héros de la culture vrykule, qui est également connu des légendes humaine.
Bien qu'elle alimente encore aujourd'hui des débats passionnés – notamment à cause de divergences dans les datations —, l'intérêt de cette thèse est qu'elle relie le peuple humain aux Titans, les êtres suprêmes ayant façonné Azeroth. Or, bien que cela ne soit que peu étudié, de nombreux indices permettent d'avancer l'idée que les Titans possèdaient la connaissance et la maîtrise de la Lumière.

En effet, les travaux de l'auteur concernant deux civilisations liées aux Titans, les Mogu et les Tol'vir, ont permis de prouver que certaines constructions titanesques dotées de volonté propre – aussi appelées Gardiens — connaissaient la signification du terme "Lumière", et qu'elles avaient recours à sa puissance. Les descriptions de ces constructions, en Pandarie et en Uldum, ont révélé que leur utilisation de la Lumière était essentiellement dédiée à purger la corruption induite par des énergies sombres, ou à s'en prémunir, notamment par l'invocation de puissantes barrières de Lumière.

Un autre argument vient renforcer le lien entre Titans et Lumière : l'existence de l'ex-Aspect-dragon, Alexstrasza. Les quelques témoignages de personnes ayant vu la Lieuse de Vie à l'œuvre se recoupent pour décrire une magie curative étrangement similaire à la Lumière. On la voit ainsi : "[…] nimbée d'un rayonnement doré qui calma les corps et apaisa les esprits". Par ailleurs, d'autres représentants du vol rouge ont montré des capacités à se protéger grâce à des boucliers d'énergie dorée étincelante, très semblables à ceux des prêtres et paladins. Cela n'est pas surprenant car chaque Aspect possèdait un grand pouvoir lié à une magie dont nous avons connaissance — énergie arcanique, druidique, chronomancie et géomancie. Dès lors, quel pouvait être le don accordé à celle que l'on nomme également l'Aspect de la Vie parmi les magies que nous connaissons ? Quel pouvoir, sinon la Lumière, pouvait conférer à Alexstrasza une empathie infinie dans son rôle de gardienne de toutes vies sur Azeroth ? Il semble très probable que les Titans détiennent la maîtrise de cette force bénéfique, et qu'ils l'ont transmise à la Reine des dragons.

Ainsi donc, on ne peut ignorer la possibilité que la Lumière fût portée à la connaissance des Humains par l'intermédiaire d'une œuvre vrykule, peut-être sous la forme d'un simple codex décrivant la manipulation de Son pouvoir par des héros des Titans, ou encore par l'héritage d'un objet magique chargé de Sa puissance. Il sera malheureusement difficile de retrouver un tel objet, s'il a jamais existé, puisque les premiers Humains n'ont quasiment laissé aucune trace pérenne de ce pan de leur histoire.

Bien que la manière dont les Humains apprirent à utiliser la Lumière reste à ce jour sujette à de nombreuses hypothèses, nul ne peut nier Son importance actuelle dans leur société. Mais comment cette Puissance sacrée prit-elle l'ampleur qu'elle a aujourd'hui, et comment le culte qui lui est maintenant rendu a-t-il grandi, avec les imposants bâtiments qui lui sont dédiés ?

Avant d'être la civilisation conquérante et novatrice que l'on connait, les Humains étaient un peuple de chasseurs, s'organisant en groupes. Les tribus humaines désunies possédaient sans doute des croyances plus ou moins communes, utilisant quelques rituels simples pour invoquer indistinctement, au sein de leur environnement hostile, l'aide de puissances druidiques, chamaniques ou lumineuses. La Lumière était alors certainement confondue avec d'autres magies, et il est probable que les premiers prêtres de la Lumière se mêlaient aux prêtres de la nature ou de la pluie. Lorsqu'un peuple est confronté à une menace continuelle, son attention se porte tout naturellement vers ce qui pourra assurer sa survie : on ne s'intéressait sans doute guère aux enseignements délivrés par la Lumière, mais à son utilité pour soigner. L'unification des Humains sous la bannière d'Arathor et l'édification de la première ville fortifiée, Strom, permit à l'humanité d'assurer sa sécurité immédiate, et donc de se tourner vers des questions plus spirituelles et existentielles.

Peu à peu, le premier culte archaïque de la Lumière modifia l'ordre des valeurs morales. D'un côté, la violence et le goût pour la domination furent critiqués et, de l'autre, des comportements pacifiques, l'altruisme et la défense de son prochain furent encouragés. La pensée clanique élitiste, répondant à l'ancienne loi du plus fort, laissa alors la place à un idéal porté par la gloire des anciennes légendes, telle La main de Tyr [3], valorisant le sacrifice personnel au profit d'une cause juste. Une nouvelle conscience morale naquit, au sein de laquelle le plus fort trouvait un sens majeur à son existence dans la protection qu'il pouvait apporter aux plus faibles, comme les enfants, femmes, vieillards et malades. Porté par les prêtres de la Lumière, apparut le sentiment de satisfaction de soi par la reconnaissance reçue d'autrui, effaçant l'ancien plaisir primaire d'écraser le faible, le subordonné. Ainsi, bien au-delà de l'aspect pratique des soins magiques prodigués, la Lumière fut érigée en guide spirituel de l'humanité. Là où les autres magies ne pouvaient procurer que du confort matériel et des moyens de défense, la Lumière apportait une philosophie de vie. Ce culte réunit rapidement des adeptes de plus en plus nombreux, jusqu'à supplanter les autres croyances, et vit ainsi l'émergence de l'Église de la Sainte Lumière.

L'auteure aime à penser que si les Humains sont effectivement des descendants des Vrykuls, et que leur apparente faiblesse les condamna à mort, ils ont peut-être gardé au plus profond d'eux-mêmes cette pensée qui anime aujourd'hui les parangons de la Lumière : toute vie, même la plus faible ou insignifiante, mérite d'exister.

Aucune preuve concrète, ni aucun témoignage historique ne permet à ce jour d'être formel concernant la raison de l'émergence de la Lumière au sein de la race humaine. Toutes les hypothèses peuvent être envisagées, telles que l'intervention d'une divinité, la rencontre avec une autre race, la visite d'un Naaru, etc.
L'auteure privilégie néanmoins l'héritage des Titans, et mène dans ce but de nombreuses expéditions scientifiques à la recherche de l'artefact de la Lumière mentionné plus haut, transmis peut-être aux Humains à l'aube de leur existence, et qui aurait survécu dans les mémoires sous la forme d'un symbole d'une croix cerclée, que l'on retrouve entre autre sur les armoiries du clergé de Hurlevent.