Il était une fois un tout petit humain
Si petit et si fin qu'on aurait dit un nain.
Sa tête était toute ronde, sans cornes ni cheveux.
Un tout petit bébé, qui ouvrait de grands yeux.

Il se leva bien vite, il devait se presser.
Il avait devant lui seulement cent années.
Comment allait-il faire pour vivre et profiter
D'une existence si courte ? Il devait se presser.

Il se mit à courir dans les bois et les prés
Mais s'arrêta bien vite, des échardes plein les pieds.
Pour lui, pas de sabots, seulement sa peau rose.
Il n'en put bientôt plus, il dut faire une pause.

Très vite, il grandit, devenant un adulte.
Un instant de ta vie, il trouva un métier.
Il partit faire la guerre ; carnage, sang et tumulte,
Mais il dut renoncer, si petit qu'il était.

Il rentra chez lui et rencontra en chemin
Une grande Draeneï, qui partait au turbin.
Elle était en armure, elle allait à la guerre
Et ses puissants sabots, sans peur, foulaient la terre.

C'est alors qu'il comprit, la voyant s'éloigner.
Les petits humains, eux, ne peuvent pas guerroyer.
Ils sont fragiles, si frêles, sans cornes ni sabots.
Il se mit donc en quête d'un tout autre boulot.

Il acheta une ferme, sur sa petite planète,
Y cultiva des courges, du maïs et des blettes.
Et grâce à ses légumes, ses champs et puis ses bêtes,
La guerrière eut toujours du pain dans son assiette.

Morale de cette histoire, petite fleur,
Quand tu seras grande et pleine d'ardeur,
Si tu veux bien manger en partant pour la guerre,
N'embête pas les petits êtres qui habitent cette terre.