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La Rose et la Marguerite par Demiora Contes et légendes du monde  <    Publications     > 
La Rose et la Marguerite

par Demiora.
Fantaisie issue du folklore humain, narrée par Demiora lors de la Veillée des Contes de la Chope Sucrée, le 17e jour du 2e mois de l'an 37.
Adaptée par Ione Densilla pour les Editions du Nénuphar.
Dans la belle contrée d'Elwynn, épargnée par les nombreuses guerres et catastrophes qui frappèrent les Royaumes de l'Est, on trouve encore, au hasard des chemins, quelques beaux et vénérables manoirs.
Dans l'un d'eux, il y avait un jardin. Fierté des propriétaires, ils ne manquaient pas de le faire visiter à leurs hôtes. De fait, flâner entre les parterres fleuris et les haies taillées était un véritable enchantement, surtout à la belle saison. On empruntait une allée sinueuse de gravier bordée de lilas, puis des dalles judicieusement disposées pour traverser une pelouse plantée d'imposants magnolias. Plus loin, derrière un massif de bougainvilliers, on découvrait une fontaine et la tombe recouverte de mousse d'un ancêtre respectable.
Enfin, tout au bout, l'allée devenait un sentier et s'éloignait du corps principal du bâtiment dont on ne voyait plus la façade, ni les marches du perron. Là, abritée par un muret de pierre, poussait une magnifique rose, dont les délicats pétales finement ourlés et d'une couleur éclatante ravissaient la vue, puis l'odorat. C'était sans conteste le joyau du jardin.
Chaque soir cependant, lorsque le soleil se couchait derrière la grande maison, la rose soupirait et semblait même se courber.

De l'autre côté d'une clôture en bois marquant la limite du jardin s'étendait un champ laissé à l'abandon, envahi d'herbe et de fleurs sauvages. Là, une jolie marguerite s'épanouissait, les pétales au vent.
— Mais enfin, demanda-t-elle un jour à la rose, pourquoi es-tu si triste ? N'as-tu pas tout pour être heureuse ?
— Peut-être, répondit la rose. N'empêche que je t'envie.
La marguerite ne comprenait pas. Comment une rose, si belle, si altière, une fleur que l'on offrait pour déclarer sa flamme et dont on faisait les meilleurs parfums, pouvait-elle envier le sort d'une petite marguerite sauvage ?
— Oui, j'ai tout ça, se lamenta la rose. Mais moi, personne ne me déshabille en me susurrant des mots d'amour !