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Le Voyage des âmes, rites et croyances d'outre-monde Mythes et pensée  <    Publications     > 
I. Croyances et rites funéraires parmi les peuples de la Horde.
par Kiwan Chant-des-vents
Durant la Troisième Guerre, les peuples fondateurs de la Horde, unis face aux armées des démons et du Fléau, puis face aux autres forces les menaçants sur Kalimdor, subirent de lourdes pertes. Il devint alors nécessaire de respecter les moeurs et pratiques funéraires de chacun. L'on vit ainsi rapidement apparaître sur les territoires de la Horde des cimetières accueillant au sein d'un même espace des Trolls momifiés, des cendres d'Orcs et des tréteaux funéraires en haut desquels les Taurens reposent.
Ce texte propose un aperçu des principaux rites des trois grands peuples de la Horde, et montre comment leur rapprochement au cours de la décennie passée a permis à leurs coutumes respectives de s'influencer l'une l'autre.
La bannière de la Horde de Thrall fut créée il y a à peine plus d'une quinzaine d'années en rassemblant trois peuples aux mœurs tribales et guerrières semblables, mais aux cultures et traditions très différentes. Les croyances concernant la mort, notamment, varient beaucoup entre les Orcs, les Taurens et les Trolls. Chacun de ses peuples possède ses propres rites funéraires afin que les défunts accèdent au repos.
1. Les Orcs.
Dès l'aube de leur civilisation, les Orcs révérèrent instinctivement les forces supérieures des éléments naturels de leur planète natale, Dawgar [1]. Les chamans, en tant qu'intercesseurs avec les éléments, sont tenus en haute estime par leur peuple. Bien qu'étant un peuple essentiellement guerrier, les Orcs aspirent à vivre en paix avec les forces de la nature, à qui ils rendent grâce par la communion et le dévouement. Ils apprirent ainsi à apaiser les rugissements des brasiers dévorants, à invoquer la pluie sur des terres desséchées et à dissiper les bourrasques des tempêtes irascibles. Les Orcs venus en Azeroth ont perpétué ces croyances et poursuivent les mêmes pratiques avec les élémentaires présents dans leurs nouvelles terres.

Les visions et secrets murmurés par les éléments sont déterminants dans le quotidien des clans orcs et dans de multiples aspects de leur vie. Il est donc normal que ces forces élémentaires participent pour beaucoup dans leurs rituels.
Ainsi, si les nouveau-nés sont traditionnellement présentés au clan par leurs parents se tenant dans l'eau d'un lac ou d'une rivière, les rites funéraires, quant à eux, impliquent le feu. Les Orcs brûlent leurs morts, et le maître-bûcher est le chaman dédié aux rites funéraires. Il guidera les âmes des morts à travers les flammes, qui les libèrent de la chair et des impuretés avant d'entrer dans l'au-delà. Ce rituel dure habituellement environ une heure, tandis que le corps a été auparavant préparé et oint.

Sur Draenor, les clans orcs dispersés possédaient chacun un site funéraire ou une nécropole, à l'écart des villages, où étaient conservés les cendres et ossements calcinés après la crémation. Ces endroits étaient connus pour être des lieux de recueillement et de communion avec les esprits des défunts de génération en génération. Par ailleurs, les plaines de Nagrand, région par elle-même sacrée du fait de la présence du Trône des Eléments [2], accueillent dans la partie occidentale les Terres Ancestrales. Le site de cette colline, ornée de nombreux bûchers funéraires et de monolithes rituels, est un lieu emblématique et partagé par tous les clans orcs, qui viennent y honorer leurs ancêtres et leur demander conseil. Même après leur installation sur Azeroth, certains Orcs choisissent de revenir en ce haut-lieu pour y brûler leurs morts. Ainsi, après qu'il eut péri en Norfendre, le corps du seigneur de guerre orc Dranosh Saurcroc, fils de Varok Saurcroc, et dont le nom signifie "Cœur de Draenor", y fut amené pour reposer près de ses ancêtres.

Du fait de la disparité des clans avant l'avènement de la Horde démoniaque, des croyances distinctes ont pu émerger ici ou là, mais tous les Orcs ont toujours grandement révéré leurs défunts. A noter que le célèbre clan Ombrelune porta une vénération toute particulière à l'esprit des morts. C'est pourquoi, le seigneur-démon Kil'jaeden prit l'apparence fantomatique de la défunte compagne de Ner'zhul afin de mieux le tromper, tandis que le chef orc usait de rituels pour communier avec l'au-delà.
De même, lorsque le démoniste Gul'dan chercha à créer les premiers chevaliers de la mort à partir des esprits désincarnés des Orcs de son Conseil des Ombres, il préféra les placer dans les cadavres des humains tombés lors de la Première Guerre, estimant que la Horde ne tolérerait jamais une telle profanation de ses morts honorés.

L'honneur se trouve au cœur de la culture orque, et le souvenir des ancêtres honorables doit être conservé et glorifié. Ainsi, les Orcs dressent parfois des monuments en hommage aux morts, permettant de graver le souvenir d'un défunt de manière plus durable que la seule transmission orale. Il peut s'agir d'un simple mât de bois taillé et planté dans le sol, gravé d'un nom, ou de stèles plus imposantes, en pierre, telle celle qui fut érigée par la Horde dans le Canyon de la Malechute à Orneval, en mémoire au triomphe et à la mort de Grommash Hurlenfer face au seigneur-démon Mannoroth.

Une croyance particulière à certains clans évoque pour les guerriers les plus braves une bataille éternelle et immaculée dans l'au-delà. C'est le cas pour le clan Noirsang dont la mythologie cite les portes du Lohn'goron, le "Séjour des Guerriers", où les frères de tous clans de jadis attendraient que leurs descendants méritants les rejoignent, mais dont les portes resteraient closes aux lâches et aux traîtres. Il est aujourd'hui malaisé de savoir si de telles croyances avaient déjà cours avant la venue des Orcs sur Azeroth, tant la culture de ce peuple fut appauvrie par la folie aveugle et destructrice engendrée par les manipulations de la Horde démoniaque, puis par l'apathie dont ils furent victimes durant leur long internement dans les camps humains [3], ou si celles-ci furent au contraire inspirée par les récits romanesques de leurs geôliers mentionnant les Salles des Valeureux, elles-mêmes inspirées du Valhallas d'Odyn, convoité par les combattants Vry'kuls.

Il est en tout cas indéniable que les traditions orques les plus anciennes ont évolué depuis leur arrivée sur Azeroth et leur rapprochement avec les autres races de la Horde rassemblées sous la bannière de Thrall. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre un Orc invoquer la protection de la Terre-Mère pour les âmes des défunts, entité fondatrice de la mythologie taurène. Cette croyance a sans aucun doute été apportée par le Cercle Terrestre [4], et influence maintenant grandement le chamanisme orc.

La terre, l'eau et le ciel ne font qu'un. Vos yeux seuls vous donnent une impression de séparation.
Notre Mère nourricière est toutes ces choses à la fois, et bien plus.
Sergra Sombreronce.
Chamane en charge de la Croisée, avant-poste de la Horde dans les Tarides.
Les Terres ancestrales orques de Nagrand, en Outreterre.
2. Les Taurens.
Les Taurens sont originellement des tribus nomades de Kalimdor, qui n'ont été réunies sous une même bannière qu'au cours de la Troisième guerre. Rassemblées sous la férule du clan Sabot-de-sang, elles fondèrent la nouvelle capitale des Pitons-du-tonnerre, dans les plaines verdoyantes de Mulgore. Avant cela, chaque tribu vivait séparément, disséminée au centre du continent, et l'on comprendra donc aisément que chacune ait développé ses propres pratiques et croyances concernant l'au-delà.

Par essence nomades, ces tribus ont érigé au cours des siècles plusieurs sites funéraires éparpillés au gré de leurs pérégrinations. Si les rituels peuvent varier d'une tribu à l'autre, toutes partagent une croyance commune en la Terre-Mère.
Les Taurens ne regrettent pas les morts, car l'au-delà est considéré comme un état naturel, appartenant à l'équilibre du monde. La Terre-Mère leur donne vie, et il est donc légitime qu'ils la rejoignent lorsque leur dernière heure sur cette terre est venue. Leur déesse s'incarnant dans chaque chose du monde, ils ont la conviction que leurs défunts demeurent près d'eux d'une certaine façon, lorsque les vents portent leurs odeurs avec douceur, que l'herbe chuchote leurs noms, ou encore que leur silhouette danse dans les flammes d'un feu de camp. Ainsi, honorer les ancêtres et les rendre fiers des vivants est d'une extrême importance pour les Taurens, car les morts observent les vivants depuis la terre des ancêtres au travers du regard éternel d'An'she et de Mu'sha, les yeux de la Terre-Mère représentés par le soleil et la lune blanche.

Parmi certaines croyances locales préservées, on citera celle de la tribu Chasse-l'Aube, qui honore tout particulièrement An'she.
Les Chasse-l'Aube sont en effet convaincus que les yeena'e [5], c'est-à-dire les esprits de ceux qui sont morts pour protéger ou donner la vie, ont un destin particulier dans l'au-delà au côté de l'astre solaire. Les yeena'e accompagneraient An'she chaque matin pour diffuser les premières lueurs solaires et réchauffer la terre ensommeillée et froide. D'autres encore accordent une grande place au Père-Ciel, l'entité complémentaire de la Terre-Mère, dans les rites et oraisons funèbres.

Les Taurens considèrent donc que les esprits de leurs ancêtres sont constamment à leur côté, et les chamans sont capables, lors de rituels particuliers, de leur parler et de leur demander de se montrer aux vivants en quête de sagesse ou de conseils. Pour ce faire, le chaman trace un large cercle au sol avec des cendres. Puis il appelle les éléments de l'air, du feu, de l'eau et de la terre à travers lesquels vivent les ancêtres pour leur permettre d'apparaître. Le requérant boit ensuite une mixture d'argile, de feuillargent, d'églantine et de terrestrine pour obtenir la vision spirituelle lui permettant de voir et communiquer avec les âmes d'autrefois.
Le monde des esprits des ancêtres étant particulièrement présent dans le quotidien des Taurens, ceux-ci craignent, lors des batailles, que l'ennemi ne détruise les corps des braves tombés au combat, avant que les rites leur permettant de rejoindre la Terre-Mère ne soient accomplis.

La plupart des tribus taurènes n'enterrent pas leurs morts. Ils les préparent à revenir aux éléments en les plaçant au sein des nombreux sites funéraires sacrés, notamment en sculptant pour leurs âmes des totems protecteurs, et en enveloppant leurs corps dans des linceuls de peaux peintes ou parfois d'écorce, d'où seule la tête du défunt dépasse.
Les corps sont ensuite placés sur des échafaudages funéraires en bois, décorés de plumes et entourés de différents objets. Parmi ceux-ci, on distingue les affaires appartenant au défunt, telles que lances, tambours ou harnais de guerre totémiques, et les objets rituels comme des attrapes-rêves et des charmes afin d'aider son âme à trouver le repos et la paix. De plus, les proches déposent généralement des offrandes, tels que panier d'osier, jarres en terre cuite contenant le met préféré du défunt ou trophées de chasse — cornes, griffes et fourrures. Ces tréteaux funéraires permettent de surélever les corps pour les préserver des divers charognards, notamment les hyènes, fréquentes dans ces régions de Kalimdor.
Les sites funéraires sont simplement signalés par des paravents de peaux tannées et des torches. Ils sont entretenus à chaque passage d'un chaman, d'une personne venue se recueillir, ou même d'un nomade.

Après la cérémonie, les corps sont laissés aux éléments, notamment au soleil écrasant et à l'air sec bien connus des Tarides ou des Milles-Pointes, permettant une dessiccation naturelle s'apparentant à un processus de momification spontané. Cette déshydratation des corps peut néanmoins être simulée dans les régions plus tempérées, tel Mulgore, par le boucanage qui consiste à brûler de la paille et des offrandes sous la sépulture. La chaleur qui se dégage de ces feux permet d'accélérer le processus, comme cela fut le cas pour le grand chef Cairne Sabot-de-sang sommeillant aux Rochers Rouges.

Depuis leur sédentarisation dans les plaines de Mulgore, les Taurens ont en effet consacré une terre à l'est des Pitons-du-tonnerre, nommée les Rochers Rouges et dédiée aux morts. Reposer sur cette colline de grès ocre est un grand honneur réservé aux guerriers remarquables qui ont aidé à construire et à défendre les Pitons-du-Tonnerre, ainsi qu'à ceux qui ont donné leur vie pour le bien de leur tribu ou de leurs chefs.

Les rites funéraires taurens décrits ci-avant sont partagés par de nombreuses tribus. Néanmoins, depuis leur rattachement à la Horde et leur découverte de la culture orque, certains Taurens ont adopté la coutume de la crémation, typique de leurs alliés. Les cendres sont alors offertes au vent et à la terre, afin que les défunts continuent ainsi de vagabonder dans les plaines sauvages comme ils le faisaient durant leur vie.
3. Les Trolls.
Plus sombre que les croyances des chamans orcs et taurens, la religion trolle, nommée vaudou, vénère les Loas, des esprits très anciens dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Ces divinités souvent invisibles, aux formes et origines variées, peuvent agir dans le monde des vivants.
Les Loas à représentation animale sont les plus connus, du fait des nombreuses gravures et idoles à leur effigie, tandis que les Loas à représentation spectrale sont plus méconnus. Les esprits des morts sont pourtant tout autant vénérés et redoutés par les Trolls. Dans cette croyance, les âmes sont des créatures à part entière évoluant dans un autre plan d'existence. Ces esprits sont avides, hostiles et dangereux car ils regrettent le monde des vivants et peuvent être jaloux d'eux. Le vaudou consiste en la connaissance secrète de la communication avec les Loas et des manières de les pacifier. On retrouve cette croyance parmi les Trolls de la tribu Sombrelance, alliée de la Horde.

Pour échapper au courroux des esprits, les Trolls les plus superstitieux n'hésitent pas à renouveler régulièrement de multiples offrandes à leurs défunts afin de les apaiser, qu'il s'agisse de sacrifices sanguinaires ou d'offrandes plus communes telles que nourriture ou objets. Généralement, lorsqu'un décès survient dans la tribu, un des féticheurs sacrifie un animal à proximité du défunt pour distraire les esprits malveillants alentour. S'il n'a pas d'animal à disposition, il s'entaille les bras et laisse le sang couler jusqu'à ce que la plaie cicatrise d'elle-même après plusieurs minutes. Les Trolls pensent que cet acte détourne l'attention des esprits agressifs proches, attirés par le don sanglant, afin qu'ils ne s'aperçoivent pas qu'une nouvelle âme entre dans leur domaine. Cela permet à l'esprit récemment décédé de passer plus aisément dans le monde intangible et y trouver le repos sans y être malmené.

Le défunt est ensuite préparé à l'embaumement par momification, un processus de dessiccation des chairs relativement long, mais qui permet ensuite une très bonne conservation. En fonction des tribus et du rang social du défunt, le corps peut être ensuite déposé dans les alcôves de catacombes souterraines, ou dans des jarres de sel regroupées au-dehors dans un cimetière à l'écart des habitations.
Une bonne conservation du corps est très importante pour l'immortalité et la sérénité de l'âme. Pour les Trolls, la mort représente la séparation entre le support matériel — le corps — et les éléments immatériels — l'énergie vitale, l'âme. Ainsi, l'âme d'un Troll remarquable, comme un chef ou un féticheur respecté, peut devenir un puissant Loa lors de sa vie dans l'au-delà et accorder des protections à sa tribu, mais aussi maudire ses ennemis. Le corps momifié permet à l'âme de garder un ancrage près des siens, qui peut dans ce cas se manifester et communiquer avec les générations suivantes. La destruction du corps, notamment la crémation, laisse au contraire l'âme confuse à la dérive, errante pour l'éternité, et crée donc des esprits colériques, incontrôlables et très redoutés.

C'est d'ailleurs du fait de cette croyance que les Trolls de toutes tribus pratiquent le cannibalisme. L'âme d'un adversaire vaincu dont la dépouille serait laissée à pourrir sur place deviendrait un mauvais esprit terriblement hargneux qui reviendrait hanter et assaillir son meurtrier. Pour s'en prémunir, les Trolls consomment le corps de leurs ennemis vaincus, s'appropriant leur force vitale jusqu'à ce que l'âme soit entièrement dévorée elle aussi.
Par ailleurs, les Trolls pratiquent la réduction de têtes. Suivant leurs croyances, l'esprit d'un défunt se réfugie dans la tête avant de s'échapper définitivement du corps. Ainsi, les féticheurs Trolls ont développé des rituels vaudou spécifiques pour piéger les âmes des ennemis en les enfermant dans leur propre crâne. Cette pratique est grandement redoutée par toutes les armées qui affrontent les tribus trolles.
La pratique de l'énucléation, bien qu'encore peu répandue, découlerait de cette croyance. Certaines tribus trolles ôtent en effet l'orbite oculaire de leurs propres morts, afin d'ouvrir un chemin à travers le crâne dans lequel l'esprit s'est réfugié et lui permettre ainsi de sortir plus aisément et rejoindre l'au-delà.

Parmi les Trolls sombrelances, les âmes des défunts sont plus particulièrement sous la protection du Loa Bwonsamdi. Le royaume des esprits est son domaine ; ce Loa doit par conséquent être honoré par de nombreuses offrandes afin qu'il continue de veiller sur les âmes des Sombrelances et les protège contre les esprits hostiles.
Il serait très mal vu d'oser empiéter sur son domaine, et c'est pourquoi les Sombrelances ne pratiquent pas de nécromancie d'aucune sorte, contrairement à d'autres tribus trolles comme les Furies-des-sables de Zul'Farrak. Représenté sous les traits d'un Troll émacié au crâne lisse et au regard flamboyant, il est très probable que Bwonsamdi fut un Troll puissant et respecté de son vivant, ce qui lui permit de devenir un Loa important par la suite.

Néanmoins, depuis qu'ils ont rejoint la Horde, les Sombrelances ne suivent plus aussi assidûment leurs pratiques ancestrales liées à leurs croyances de l'au-delà. Le cannibalisme, notamment, est très mal considéré par les autres races fondatrices de la Horde et a été fortement désapprouvé par l'ancien chef de guerre Thrall. Cet abandon progressif d'une partie des rites funéraires est un bon exemple des modifications culturelles qui ont pu s'opérer lors du rapprochement des peuples fondateurs de la Horde, et de l'influence que peut avoir un peuple sur un autre.
Cimetière de la Croisée, dans les Tarides, Kalimdor.
A gauche sont regroupés les défunts Taurens sur des échafaudages funéraires, sous lesquels des offrandes sont disposées. A droite, les Trolls défunts sont momifiés dans des jarres de sel assurant une déshydratation des corps pour une meilleure conservation entourées de gongs et tambours attirant la protection des Loas, tandis que les cendres et os des Orcs sont rassemblés dans des caisses et entourées des armes et casques des défunts.
4. Conclusion.
Les évolutions culturelles au sein des races fondatrices de la Horde sont significatives de l'influence que peut avoir chacun des peuples qui la composent sur les autres. Les coutumes se modifient, et par là même les croyances qu'elles reflètent.
Bien que cette influence mutuelle ne soit présente que depuis moins de deux décennies, ses effets sont d'ores et déjà perceptibles. C'est là une évolution courante et maintes fois constatée lorsque deux civilisations se rencontrent et agissent en bons termes. Pour autant, ces adaptations souvent nécessaires inquiètent les communautés les plus attachées à leurs traditions, percevant ces changements comme des bouleversements de leur foi et de leurs rituels ancestraux.

Ainsi, les funérailles du chef troll Vol'jin en l'an 36 ont suscité un grand émoi au sein de la Horde. En effet, comme nous l'avons vu, la bonne conversation du corps, sous forme de momie, est indispensable à la paix et à la stabilité de l'âme dans la croyance trolle, or la dépouille du chef sombrelance a été brûlée sur un bûcher funéraire, suivant la tradition orque.
Si certains ont pensé que la crémation était nécessaire, du fait d'un corps trop gravement atteint par la magie gangrénée, et donc dangereux à conserver en l'état, d'autres s'insurgent encore contre cette violation des coutumes funéraires traditionnelles trolles et considèrent cette cérémonie présidée par Sylvanas Coursevent comme un outrage à la mémoire de leur chef. Ces protestations relancent assurément le débat d'une uniformisation forcée des mœurs sous la bannière rouge.
***

[1]. Dawgar, "la Terre connue", est le nom ogre du monde natal des Orcs, plus tard nommé Draenor, "le refuge des exilés", par les Draeneï et de nos jours connus comme l'Outreterre. Toutes les notes sont de l'auteur.
[2]. Lieu sacré où se réunissent pacifiquement les Furies de Draenor, équivalents des Seigneurs élémentaires d'Azeroth. Le Trône des Elements devint rapidement un passage obligé pour les Orcs souhaitant devenir les chamans de leur clan.
[3]. A la fin de la Deuxième Guerre, les nations humaines construisirent des camps d'internement pour enfermer les Orcs capturés. Là, coupés de la présence de leurs anciens dirigeants démoniaques et de l'influence de leurs pouvoirs gangrénés, les Orcs perdirent leur objectif de conquête et de destruction. Progressivement ils se départirent de leur agressivité, puis de toute volonté et tombèrent dans une léthargie apathique.
[4]. Le Cercle terrestre est un très ancien groupe de puissants chamans taurens, issus de différentes tribus et voués à l'étude et à la préservation des éléments. Il est dirigé par le Conseil des Anciens et accueille de nos jours des représentants d'autres races.
[5]. "Ceux qui présagent l'aube", en taur-ahe.

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