Fan-fictions World of Warcraft.
Le Voyage des âmes, rites et croyances d'outre-monde Mythes et pensée  <    Publications     > 
II. L'au-delà dans le culte de la Sainte Lumière.
d'après des entretiens réalisés par Celyan Belqueria
Bien que les origines du culte de la Sainte Lumière restent mal connues [1], celui-ci est maintenant très largement répandu, au point d'en être devenu l'un des fondements de la société humaine. Le clergé l'enseigne sous la forme des Trois Vertus : Respect, Ténacité, Compassion. Néanmoins, en marge de ces préceptes bien connus de tous, certaines questions concernant la foi humaine et l'impact de la Lumière, notamment dans la survivance de l'âme des croyants, ne semblent pas faire l'unanimité.
L'auteur ne prétend pas apporter de réponses à ce complexe débat mais rapporter différentes convictions d'érudits et de dévots, grâce aux entretiens que ceux-ci ont bien voulu lui accorder et qui sont ici remerciés.

Trentor Veridias
Représentant de la Phalange d'Albâtre, ordre militaire appliquant strictement les enseignements de la Lumière parmi les royaumes humains et leurs alliés.
Alyne Bennett
Prêtresse formée à la cathédrale de Hurlevent et membre de la Garde de Hurlevent.
Dorian Hawthorn de Roncesang
Noble gilnéen défenseur des traditions de ce royaume presque insulaire.
Mon âme est une avec Elle, comme une flamme, attachée à la Lumière.
Père Simon Barionai, diocèse d'Atreval.
Brève description de l'au-delà.
Les préceptes les plus orthodoxes de la Sainte décrivent un au-delà où les âmes des défunts "baignent" toutes ensemble dans un univers de pure Lumière. Certains croyants préfèrent conserver une vision abstraite d'une "toile lumineuse où l'esprit se repose pour l'éternité." D'autres par contre n'hésitent pas à imaginer un monde assez proche du nôtre, mais enveloppé d'une douce et chaude lumière, et peuplé des âmes des êtres chers.
A côté de cette approche largement partagée par ceux qui ont été éduqués dans le strict culte de la Sainte, les plus proches de la culture gilnéenne font cohabiter l'Ancienne Tradition des Ancêtres qui a perduré.
Moins populaire que par le passé, du fait de la Malédiction qui a amené les worgens à vivre au contact des Kaldorei et à s'imprégner de leurs propres croyances, l'Ancienne Tradition reste très riche. Elle est issue de la Sorcellerie des Moissons, tirant elle-même ses origines lointaines dans les pratiques des sorcières vrykules, avec un très fort lien à la vie et à la terre. Dans cet antique système de croyances, les morts possèdent une sagesse et une clairvoyance à laquelle ne peuvent aspirer les vivants. Ils ont également la responsabilité de veiller sur leur famille et leurs héritiers par delà la mort. Voire les punir, s'ils les jugent indignes ou s'ils s'écartent des valeurs traditionnelles.
Atteindre l'au-delà.
La doctrine de la Sainte Eglise affirme que seuls ceux qui ont vécu en harmonie avec les préceptes des Trois Vertus atteindront l'au-delà promis. Ceux qui s'en sont écarté leur vie durant, ou qui auraient été exposés à la corruption — sans toutefois s'en délecter —, devront être purifiés avant de pouvoir rejoindre la béatitude Lumineuse.
Le cas des croisés Ecarlates est ainsi riche d'enseignements. Manipulés par des forces démoniaques, ils ont commis de terribles actes envers des innocents, mais persuadés pour la plupart d'agir au nom de la Sainte. Bien qu'on puisse affirmer que leurs actes n'ont certainement pas rapproché l'humanité et ses alliés croyants d'une éventuelle harmonie dans la Lumière, les âmes de ceux qui agirent en toute bonne foi pourront sans doute être purifiées avant d'atteindre la Lumière.
Les cas les plus désespérés, ceux qui ont délibérément tourné le dos à la Lumière et se sont repus d'une vie de crime ou de corruption, seraient rejetés dans le Néant sans appel, car leur simple présence pourrait corrompre les plus purs.

Il existe par ailleurs un courant de pensée moins strict, pour lequel le respect des Trois Vertus au cours de la vie n'est pas décisif, chacun pouvant atteindre la paix et trouver une après-vie douce et paisible. Suivant cette pensée, les Trois préceptes — définis par la culture humaine — seraient alors davantage des guides moraux plutôt que de véritables lois saintes. Même un criminel pourrait ainsi accéder à l'au-delà promis, à condition une fois encore que celui-ci manifeste une certaine bonne foi et des regrets sincères.

A ceci s'ajoutent les actions de repentance. Ainsi, une personne faisant pénitence s'engage sur le chemin de la purification nécessaire pour rejoindre la Lumière à sa mort. Un croyant de la Sainte est censé, au plus haut niveau de sa foi, prendre conscience de l'univers l'entourant. Se repentir est par conséquent un acte de volonté, de foi, que seules les limites d'un corps mortel permettent. Quand l'âme se libère de son enveloppe charnelle, elle est naturellement consciente de l'univers et donc le repentir perd de son sens.

Certains croyants rapportent des souvenirs de terribles moments lors desquels ils ont frôlé la mort. Alors qu'ils avaient le sentiment que leur esprit se détachait de leur corps physique, ils se sentaient paradoxalement davantage vivants et revoyaient des éléments marquants de leur vie. Ils ont également pu sentir la Lumière étreindre leur esprit pour les emporter. Lorsqu'ils reprirent conscience, c'était envahi d'une profonde tristesse, avec le sentiment fort d'une perte, car la Lumière les avait enveloppés et réconfortés avec une infinie douceur, alors qu'ici-bas, ils retrouvaient leurs souffrances charnelles.

Une branche de l'Eglise considère l'âme comme quelque chose d'assez primitif, enracinée dans notre quotidien, alors que l'esprit nous représenterait réellement, avec notre caractère et nos sentiments profonds. Lorsque nous mourons, l'âme s'éteindrait, mais l'esprit poursuivrait une existence. Il pourrait alors partir en paix vers l'au-delà, ou dans certains cas rester proche du monde des vivants.

Pour l'ancienne croyance gilnéenne, tous les êtres vivants deviennent des Ancêtres, mais alors la question se pose concernant les worgens liés au Rêve d'Emeraude par leur forme druidique et le rituel qu'ils ont suivi. Le Rêve n'accueillerait qu'une minorité de trépassés, ceux qui étaient fortement liés à la Nature du temps de leur vivant.
D'autres croyances affirment par ailleurs que les worgens, particulièrement résistants aux maladies, aux poisons ainsi qu'à certaines sombres magies, seraient immortels de par leur lien avec le Rêve et la Nature. Difficile alors de prédire la destination des âmes des worgens, bien que certains d'entre eux espèrent rejoindre la meute immortelle de Goldrinn dans sa chasse infinie contre les ennemis du Rêve.
L'intérieur de la célèbre cathédrale de la Lumière de Hurlevent.
Les spectres.
La présence de spectres qui hantent certains lieux, comme par exemple les alentours du tombeau d'Uther le Porteur-de-Lumière, ou d'autres cimetières consacrés, donne lieu à de nombreux débats au sein des croyants de la Sainte Eglise.
Parfois considérés comme des âmes piégées entre deux mondes par quelque magie, ou encore comme des âmes revenues d'elles-mêmes de l'au-delà, ou même comme les âmes d'anciens mortels qui apparaîtraient parfois dans le monde physique, nimbés de Lumière afin d'apporter leur aide — parfois appelés gardiens, ou protecteurs de Lumière —, il ne semble y avoir aucune doctrine commune et officielle permettant de définir leur nature exacte, et chaque cas devrait être examiné suivant le lieu et les circonstances.

Une croyance populaire considère la plupart des fantômes comme étant les âmes des personnes ayant quelque affaire à régler dans le monde des vivants, tel qu'un ultime adieu à un être cher, ou encore rédiger un testament ou même confondre un ennemi. Ce ne sont alors que des esprits retenus au monde vivant, car nos peines ou notre colère peuvent être assez puissantes pour différer le voyage vers l'au-delà qui nous attend à notre mort.
Une simple prière suffit le plus souvent pour libérer de leur contrainte ces esprits errants mais, parfois, il est nécessaire de communiquer avec ces esprits afin de mieux comprendre ce qui les retient, et pouvoir les libérer.
Enfin, dans les cas extrêmes, il faut recourir à un rituel d'exorcisme car les esprits qui restent "accrochés" au monde des vivants longtemps sont des esprits corrompus ou mauvais, animés d'un désir profond de faire le mal. Ils sont capables de tourmenter les vivants, car ils semblent se nourrir de nos sentiments. De tels rituels d'exorcisme face à des esprits malveillants sont toujours une épreuve pour un prêtre de la Sainte.
Dans le cas où il s'agit d'une âme rappelée par quelque sombre magie et piégée dans un corps physique, la doctrine de la Sainte est claire et stipule de mettre fin à ce qu'il est considéré comme une abomination.

Pour les Gilnéens, les Ancêtres peuvent être invoqués par des sorciers nommés parle-morts, qui sont le lien entre le monde de l'au-delà — le monde des ombres ancestrales —, et le monde des vivants.
Les Ancêtres peuvent également s'exprimer grâce à certains objets de pouvoir, ou dans certains cimetières.
L'enterrement du Prince Liam Grisetête au Repos d'Aderic à Gilnéas, est souvent cité pour illustrer ces propos. En effet, peu après que le Cataclysme ait ébranlé ce royaume, le cimetière était alors empli d'Ancêtres en colère qui se manifestaient aux vivants, car les offrandes laissées sur leurs sépultures avaient été dérangées par les tremblements de terre et la fuite précipitée des survivants.
Il arrive parfois qu'un mort n'accepte pas son décès, ou refuse son statut de simple guide au service des vivants, ou encore qu'il ait été corrompu. Dans ce cas, le parle-morts se doit d'intervenir pour offrir le repos éternel et définitif aux âmes perdues.
Le retour à la vie.
Concernant les possibilités de rappel à la vie, ce qu'on appelle communément "résurrection" et non pas les pratiques nécromantiques, les adeptes de la Sainte Eglise restent très prudents. Les cas avérés seraient fort rares, et même peu souhaitables.
On ne peut parler de résurrection véritable que lorsque âme est "éteinte" et l'esprit détaché du corps. La plupart des résurrections rapportées ne sembleraient être en effet que des soins très poussés sur des personnes profondément inconscientes, mais non mortes. Quant aux réels rappels à la vie, ils nécessitent des rituels longs et complexes, le plus souvent accompagnés de puissants artefacts, et occasionnent des conséquences lourdes et peu enviables sur l'âme rappelée.
Cependant, plus la mort est récente, et plus il serait aisé de ramener une âme, car elle ne serait pas encore bien ancrée dans l'au-delà, bien que la possibilité qu'un esprit maléfique ait entre temps pris possession du corps "vide" existe toujours.

Les adeptes de l'ancienne croyance gilnéenne différencient très clairement la nécromancie de la communion avec les morts telle que la pratiquent les parle-morts. La relation entre les âmes des Ancêtres gilnéens et les vivants est de l'ordre du pacte. Il ne s'agit en aucun d'asservir les âmes, comme le fait la nécromancie, mais bien de demander leur aide, leur guidance et leur bénédiction.
A noter cependant que les pratiques des Sorcières des ossements outrepassent largement la simple "demande", mais sont néanmoins tolérées par une partie des Gilnéens.
Un certain pragmatisme.
Lorsque l'on aborde le mystère de l'au-delà, les adeptes de la Sainte n'en partagent pas une vision commune, même s'il est perçu par la plupart comme un monde bienheureux et paisible, nimbé de Lumière. Ce monde promis serait offert à tous ceux dont la vie ici-bas a été en accord, de près ou de loin, avec les Trois Vertus. Une période transitoire dans un monde intermédiaire mal défini est envisagée pour ceux qui s'en seraient par trop écartés, mais les plus mécréants s'en verraient refuser l'accès.
Pour le croyant, la mort ne doit pas être perçue comme une conclusion, un terme à la vie, mais en ferait au contraire partie intégrante. La "mort" serait une transition, mais aussi un jugement de notre vie passée.

L'Eglise de la Sainte Lumière propose un au-delà de félicité, bien que sa forme précise reste affaire personnelle. La possibilité d'une repentance, même après la mort, apparaît comme une particularité du culte de la Sainte, car là où nombre de cultures ne promettent que la gloire éternelle ou l'oubli définitif, l'Eglise propose une rédemption de l'âme.

Les Gilnéens, quant à eux, font cohabiter les doctrines de la Sainte avec d'antiques croyances et un culte des Ancêtres remontant aux origines vrykules des Humains, qui se rapproche par certains aspects de la culture naine.
***

[1]. Voir à ce sujet Les origines de la Lumière parmi les Humains, paru aux Editions dans le traité La Lumière, mythes et réalités. Note de l'éditeur.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Utilisez les flèches du clavier pour accéder aux autres pages de ce texte.
X
Cet ouvrage est disponible en version imprimée
Livres IRL
 
Les Editions proposent une version imprimée de cet ouvrage sur la plate-forme d'édition Blurb
mais ne réalisent absolument aucun profit sur les ventes.
Les prix affichés ne correspondent qu'aux seuls frais d'impression demandés par Blurb.