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La Lumière, mythes et réalités Mythes et pensée  <    Publications     > 
VII. Enseignements de la Lumière.
Etudes d'une jeune paladin humaine
par Celyan Belqueria
Les Humains ne vénèrent pas la Lumière en tant que figure divine, mais La reconnaissent comme source universelle sacrée supérieure. De ce fait, Elle n'a pas le rôle traditionnel d'éducatrice — comme l'a bien souvent une divinité lorsqu'elle se révèle à un peuple —, et n'a pas directement enseigné de préceptes. Des prêtres ont ainsi été amenés à transmettre au fil des générations des lignes de conduite et des rituels, permettant à ceux qui le souhaitaient de mieux La comprendre et de vivre en harmonie avec cette énergie pure et suprême.

Du fait de la perte de nombreux ouvrages dogmatiques — détruits lors de la chute de Lordaeron —, les formations actuelles des prêtres, moines et paladins peuvent être fort diversifiées, déchirant même parfois le clergé entre modernité et illustres traditions. Cependant, même si certains points sont divergents, il demeure une philosophie universelle, acceptée par la majorité, et dont l'auteure expose ici les idées essentielles.
Enseignement premier : la toile de vie.
Le prêtre se pencha vers moi, et posa une main sur mon cœur. Une lueur jaune clair auréola alors ses doigts. La bénédiction de la Lumière me submergea avec un doux et chaud picotement, me purifiant comme une averse fine, balayant la peur et la souffrance. Je sentis une vague d'apaisement, de sérénité et de réconfort, m'envahir.
Mémoires de la Première Guerre, soldat inconnu.
Archives de la Cathédrale de la Lumière de Hurlevent.

Si la Lumière, telle qu'invoquée par ses dévoués, apparaît sous une forme visible magique mesurable aux yeux des plus prosaïques, Elle est avant tout quelque chose qui se ressent. Les sentiments et sensations qu'Elle confère sont unanimement définis — excepté chez les relevés — comme un profond bien-être, comparable à la quiétude d'un enfant bercé par l'amour de sa mère.

Cette image des sentiments, exprimée par la relation profonde qui lie deux êtres vivants, reflète la première et plus fondamentale leçon des enseignements de la Sainte Lumière, transmise parmi le peuple humain : il existe un lien fort, mais invisible, entre le "moi" et l'univers, que je suis capable de ressentir dans mon âme.

J'ai la profonde conviction qu'une énergie universelle, que nous pouvons appeler "force vitale cosmique", relie tous les êtres vivants comme chaque point d'une toile infinie, dans laquelle chaque être est représenté par un fil. Cet immense écheveau, qui nous relie les uns aux autres, est influencé par nos décisions et nos choix. Chaque événement modifiant la vibration d'une vie, même de manière infime, peut se répercuter sur d'autres éléments de la toile que nous formons, car tous sont liés. Aider à améliorer la vie des autres permet donc en retour de sublimer la sienne.

L'Ombre et la Lumière sont des composantes existant en toute forme de vie. Là où la Lumière est une énergie positive qui se transmet lorsque nous faisons appel à des sensations comme l'espoir, l'amour ou le réconfort, l'Ombre est une énergie propagée par la cupidité, la haine ou encore le mécontentement. Notre prédisposition pour les émotions positives et négatives étant la même, il est par conséquent vain d'imaginer éradiquer la haine et la colère qui nous habitent parfois. Cependant, notre conscience doit nous permettre de comprendre et prévoir les conséquences de nos choix sur la toile de vie. Nous pouvons donc délibérément choisir de faire l'effort de vivre en harmonie avec les autres et l'univers.

Délibérément ? Pas tout à fait, car cette notion n'est pas innée. Elle doit être apprise, comprise et entretenue.
Transformer son esprit, voilà selon moi en quoi consiste le premier enseignement de la Lumière. Or, la meilleure façon d'éduquer son esprit est de cheminer avec des pensées altruistes et justes. Ceci est la base d'une spiritualité simple et égale pour tous, qui ne doit pas se limiter aux membres d'une seule race, ni même aux plus fervents dévots, car les valeurs de tolérance, de compassion et de respect prônées par la Lumière concernent tous les êtres vivants. Cultiver et entretenir ces valeurs dépasse le fait de croire, ou de ne pas croire, en Elle.

Nous avons tous souffert de nombreux fardeaux, et sans la sagesse ou l'honneur, nous n'aurions pas plus de valeur que le Fléau, ou que mon peuple lorsque notre sang était corrompu par le démon Mannoroth. Il est de notre devoir d'aider la Horde et de défendre notre style de vie. Mais c'est également votre devoir de savoir quand la pitié et la compassion doivent prendre le pas, même contre nos ennemis. Comprenez bien cela. Nous sommes la nouvelle Horde, pas une armée démoniaque sans volonté propre.
Thrall, traduction de l'orc par Ashra, membre de l'Aube d'Argent.
Abbaye de Comté-du-Nord
Enseignement second : l'importance d'agir.
Mieux vaut allumer une bougie, que maudire les ténèbres. [1]

Comme nous venons de le voir, suivre la voie de la Lumière demande un effort volontaire et conscient. Ainsi, pour atteindre l'unité avec la Lumière, se contenter de prier n'est pas suffisant, alors que nous pouvons tendre la main, aider et réconforter les personnes qui souffrent, ou sont gagnées par la peur et le désespoir. Plus nous agissons avec compassion envers les autres, et plus nous améliorons la toile de vie. Agir, et non seulement penser, est le deuxième enseignement fondamental à suivre, et bien plus encore dans les périodes de troubles et de douleur que notre monde traverse.

Lors du grand Cataclysme, des milliers de réfugiés humains ont envahi les rives de l'île de Brume-Azur, livrés à la peur et au désespoir le plus sombre. En effet, la rumeur s'était répandue que Velen, le prophète draeneï, avait le pouvoir de résister à la destruction du monde, et qu'il suffisait donc de le suivre pour être sauvé. Même si ce n'était qu'une chimère pour tous ces exilés, elle valait mieux que la triste réalité de leur vie, trop dure à affronter et accepter. Durant des semaines, les Draeneï, submergés par cette arrivée massive, leur apportèrent nourriture et soin. Durant des semaines, les réfugiés conservèrent une attitude de victimes, anéantis et incapables de se redresser, attendant que le Prophète veuille bien réaliser le miracle qui leur assurerait protection et survie. Bien vite, comme la promesse d'une vie meilleure ne se produisait pas, leurs esprits se noyèrent dans la colère, ainsi que la frustration et le ressentiment qui vont de pair, reportant la faute de tous leurs malheurs sur leurs hôtes, accusant ces "démons à sabots" d'abandonner leurs alliés humains à leur sort, tandis qu'eux-mêmes profitaient de la protection du Prophète à l'intérieur de l'Exodar. Immanquablement, ces émotions négatives assombrirent un peu plus l'univers autour d'eux, et conduisirent à des combats révoltés et à des effusions de sang.

Seule l'intervention du sage Velen permit de faire cesser cette folie. S'il ne pouvait être la solution à leurs maux, ses paroles parvinrent néanmoins à leur "donner la clé qui les délivrerait du Cataclysme", comme nombre d'entre eux en témoignèrent plus tard. Ces Humains se relevèrent, et décidèrent de rallier Hurlevent pour aider à réparer les dégâts causés par Aile de Mort et s'engager dans des associations ou des ordres militaires afin de protéger ceux qui ne pouvaient le faire, tel les enfants, les malades et les blessés.

Il est important de comprendre que le bonheur n'est pas comme un fruit mûr, prêt à être cueilli et dégusté. Le bonheur est issu de nos actions, nous le construisons patiemment, jour après jour, si nous en avons le désir profond et la volonté. Accepter que la souffrance et la mort font partie de la vie permet de garder un esprit clair et droit pour suivre le chemin de Lumière et créé notre propre bonheur, ainsi que celui de ceux qui nous entourent.
***

[1]. Extrait du libram de l'auteure.

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