1.1 Le physique.

Les Trolls sont une race intelligente que l'on peut trouver dans toutes les régions de notre monde. Ils prolifèrent rapidement et semblent capables de s'adapter à n'importe quel environnement. Ce sont de créatures de grande taille, athlétiques, possédant trois doigts par main, deux orteils à chaque pied et un ergot sur le talon. Ils possèdent des défenses et des crocs, ainsi que des longues oreilles rappelant celles des elfes, mais sont dépourvus de sourcils.
Certains Trolls ont des caractéristiques particulières en fonction des espèces :

Par ailleurs, on note l'existence de spécimens de Trolls particuliers, dit "Redoutables", présents dans toutes les tribus, qui sont bien plus imposants et musclés que la normale, troquant leur agilité pour une force brute.

1.2 Histoire.

L'origine des Trolls semble très ancienne, et fort mal documentée. Toutefois, plusieurs indices portent à croire que leur existence est antérieure à l'arrivée des Titans, comme le montre cet extrait de légende trolle [3] :

Comme dit précédemment, les Zandalari sont connus pour être l'espèce mère de tous les Trolls que l'on peut croiser aujourd'hui, et réputés pour avoir bâti le premier grand empire troll, dans lequel la "puissance" était valorisée au plus haut point et ne laissait nulle place pour les faibles ou les inutiles [4]. La "puissance" d'un individu est ici un terme générique qui détermine ses aptitudes à accomplir son rôle et à améliorer la vie commune.
En effet, dans cette société rigoureusement divisée en castes, chaque individu était spécialisé — artisan, guerrier, prêtre ou sage —, et ceux qui étaient considérés comme insuffisamment capables, ou dont les aspirations divergeaient de la vision de l'empire, le quittèrent pour fonder leurs propres colonies. Ainsi naquirent les empires gurubashi, amani et la nation de Zul'Drak. Les deux empires gurubashi et amani furent démantelés par les Kaldorei [5] avant la guerre des Anciens.

Après la fin de la suprématie kaldorei sur Kalimdor et la division des continents, les Trolls survivants tentèrent de retrouver leur puissance d'antan. Les Gurubashi se tournèrent ainsi vers Hakkar, qui leur accorda sa puissance en échange de sacrifices d'âmes et de sang. Devant les demandes de plus en plus contraignantes de leur nouveau dieu, certains prêtres hakkari commencèrent à se méfier de lui. Une guerre civile éclata alors au sein de l'Empire, lors de laquelle les fidèles d'Hakkar — aujourd'hui connus comme les Atal'ai — furent tués ou s'échappèrent, vaincus par les Gurubashi assistés des Zandalari.

L'empire amani, lui, fut vaincu par l'alliance des Haut-Elfes et des Humains d'Arathor qui, en échange de leur aide, furent autorisés à apprendre la magie. Les armées combinées du roi Thoradin et des Elfes parvinrent à défaire les forces trolles, et les Amani ne se relevèrent jamais de cette défaite.

1.3 Culture.

Après la chute des grands empires trolls, de nombreux chefs proclamèrent l'indépendance. Ainsi émergèrent de nombreuses tribus, d'importance très diverses. Parmi les plus connues, on peut citer les Casse-crâne, les Scalp-rouge, les Sombrelance et les Gurubashi, issus de l'empire éponyme, et aussi les Fanécorces, les Vilebranches et les Vengebroches, issus de l'empire amani. Il existe par ailleurs d'autres grandes tribus indépendantes, formant une véritable nation comme les Drakkari ou les Farraki.
Tous les Trolls, quelle que soit leur origine, vénèrent les Loas, ces esprits anciens présents en Azeroth bien avant la présence des Titans [6]. Au cœur de la culture zandalari, ils ont été repris par les différentes sociétés trolles, et il en existe un grand nombre, d'importance et de puissance variables, en fonction de leur degré de vénération. Ainsi, il existe des Loas mineurs vénérés par des familles, des Loas vénérés par des tribus entières, les plus importants étant vénérés par une ou plusieurs nations.
Les Loas offrent aux Trolls certaines de leurs particularités, qui n'ont pas été abordées, telle que leur capacité de régénération hors du commun. Par ailleurs, certains Hauts-Prêtres, dédiant leur vie à un Loa spécifique, peuvent changer de forme pour prendre celle d'un animal lié à l'esprit vénéré. Toutefois, ces esprits peuvent également maudire les Trolls s'ils ne sont pas satisfaits de ceux-ci, empêchant de la sorte leur capacité de régénération [7].
Une question reste cependant actuellement sans réponse : la régénération est-elle une capacité naturelle des Trolls que les Loas bloqueraient, ou, au contraire, est-ce une bénédiction qu'ils leur retireraient ?

2.1 Physique.

Les Kaldorei sont de grande taille et dotés d'un physique naturellement athlétique. Nous possédons de longs sourcils, ainsi que de très longues oreilles. Notre carnation va du bleu au violet, en passant par le rose pâle. Nos canines sont légèrement accentuées, comparées aux autres dents. Nos yeux ont une luminescence argentée ou ambrée. Les femmes kaldorei arborent des tatouages faciaux qu'elles obtiennent lors de leur passage à l'âge adulte.
Enfin, bien que cela puisse paraître naturel, nous possédons cinq doigts aux mains, dont un pouce préhenseur, ainsi que cinq orteils à chaque pied.

2.2 Histoire.

Ce n'est que très récemment que nous avons acquis des informations sur nos origines. La croyance populaire veut que notre race ait été créée par Elune. Bien que plusieurs indices nous orientaient déjà dans cette direction, il manquait toujours d'une source sûre.
Toute les versions des mythes fondateurs s'accordent sur le fait que nos ancêtres ont établi les premières colonies autour du Puits d'Éternité. Nos sages ont longuement étudié ce puits, et sa magie nous a influencés en retour, si bien que nous avons pu bâtir le grand empire kaldorei dirigé par la Reine Azshara.
Notre expansionnisme nous a ensuite mené à une guerre contre les Trolls, qui sera détaillée plus loin. Par la suite, notre Empire ne cessa de grandir, et notre magie de devenir puissante, soutenue par le Puits. L'usage constant et immodéré de la magie attira toutefois la Légion Ardente, avec pour conclusion ce que nous connaissons aujourd'hui comme étant la Guerre des Anciens.

2.3 Culture.

Pour dresser un portrait de la culture kaldorei, il faut commencer par parler de notre société avant la Guerre des Anciens, puis de la façon dont nous nous sommes réorganisés suite à la Grande Fracture. Aux côtés de la magie, le culte d'Elune a toujours eu une grande importance au sein de notre société. Notre religion est polythéiste, mais Elune reste notre divinité principale.

2.3.1 Avant la Guerre des Anciens.

Nous étions une race expansionniste, formant un empire dont la société était divisée en castes, habile à manier une très puissante magie. Au sommet de l'empire kaldorei se tenait la Reine Azshara et ses conseillers, dont Xavius. Une caste particulière, les Bien-Nés, équivalant à ce que les humains appellent la noblesse, l'entourait.
Les Bien-Nés, qu'ils soient érudits, mages, guerriers ou artisans, avaient pour principal priviliège un accès aux énergies et à la magie du Puits d'Éternité, et pour but, par son étude, de se perfectionner. Cette notion de perfection était d'ailleurs essentielle à l'empire, le souhait de la Reine étant de créer un monde purifié de toute impureté.
Venait ensuite le clergé d'Elune, au temple de Suramar, dont le rôle était d'organiser la vénération d'Elune, autant au sein du peuple que parmi les Bien-Nés. En ces temps, la sororité d'Elune avait pour particularité d'être exclusivement composée de femmes, comme son nom l'indique.
Le bas de cette pyramide sociale était composé du peuple, avec les commerçants, les soldats et les druides. Ceux-ci, bien que dédaignés par les Bien-Nés et la Reine elle-même, semblaient néanmoins lui vouer une fidélité sans faille.

2.3.2 Après la Guerre des Anciens.

Après la guerre, la société kaldorei s'est réorganisée autour du druidisme et du culte d'Elune.
Pour simplifier, tout usage de la magie fut interdit, et les Bien-Nés qui refusèrent de se soumettre à ces nouvelles lois furent exilés et fondèrent Quel'Thalas. Ceux qui acceptèrent la nouvelle société rejoignirent, soit les druides dans le Rêve d'Emeraude [8] s'ils étaient des hommes, soit les Sœurs d'Elune ou les Sentinelles s'il s'agissait de femmes. La gouvernance du peuple kaldorei fut confiée à Tyrande Murmevent jusqu'à l'éveil récent des druides. Il est également important de préciser qu'à partir de ce moment, les Anciens — vénérés par les druides qui suivent leurs enseignements — rejoignirent le panthéon kaldorei.
Suite à la Troisième Guerre [9], les restrictions de genre furent levées pour le druidisme et le Culte d'Elune, autorisant les femmes aussi bien que les hommes à rejoindre ces ordres indistinctement.

3.1 Physique.

La forte ressemblance physique entre les Trolls et les Kaldorei est évidente : les deux races sont grandes, athlétiques, adaptées à la vie en pleine nature, et, à l'image des Trolls, certaines chasseresses kaldorei préfèrent se mouvoir pieds nus. Les Kaldorei sont toutefois légèrement plus petits que les Trolls. Ils ont une posture naturelle plus droite et les traits de leurs visages sont plus fins. Ils n'ont pas de défenses comme les Trolls, mais possèdent néanmoins des canines acérées. De plus, ils possèdent cinq doigts et cinq orteils, contrairement aux Trolls.
Si les Trolls arborent parfois une fine fourrure et des crinières, tandis que les Kaldorei en sont dépourvus. A l'inverse, les elfes ont de longs sourcils, là où les Trolls n'ont aucune pilosité. Mis à part les druides ayant un fort lien avec le Rêve, il est tout à fait improbable de rencontrer un Kaldorei avec la peau mousseuse que peuvent avoir certains Trolls. Enfin, les Kaldorei ne possèdent aucune capacité de régénération.

3.2 Histoire.

La naissance de l'empire kaldorei ressemble beaucoup à celle des autres empires trolls, comme par exemple celui des Zandalari, fondé par des exilés sur les bases d'une petite colonie qui s'étend et gagne en puissance. Afin de s'étendre davantage, les Kaldorei menèrent une guerre contre les empires trolls voisins, et parvinrent à défaire les Gurubashi et les Amani, instaurant leur suprématie, et semant les graines d'une haine raciale plurimillénaire.
Il est également important de noter que l'émergence des Kaldorei coïncide avec le déclin des Trolls sombres. La seule tribu connue restante, les Crocs-d'ombre, était établie dans les grottes d'Hyjal et n'a jamais été hostile envers les Kaldorei, contrairement aux autres Trolls. Malgré les fortes similitudes entre notre physique et celui des Zandalari, leur localisation ne correspond pas avec l'émergence des premiers Elfes.

3.3 Culture.

La société kaldorei, tout comme celle des Zandalari, est structurée en castes, à l'intérieur desquelles chacun doit se montrer utile. L'aspect le plus intéressant, cependant, est la xénophobie propre aux deux races, ainsi que leurs cultes, en particulier celui des druides.
Depuis peu en effet, les Trolls sont acceptés au sein du Cercle Cénarien, et ils vénèrent les Anciens comme des Loas [10]. Ainsi, les Feux follets, Aessina, Aviana ou Cenarius sont considérés comme des Loas par les Trolls, et on peut constater quelques similitudes dans la manière dont les Anciens et les Loas accordent leurs bénédictions.
Le cas de la malédiction worgen fait d'ailleurs figure de cas d'école en ce domaine. Ceux touchés par la fureur de Goldrinn se sont transformés en worgens assoiffés de sang, et incontrôlables. C'est suite à un rituel d'apaisement pouvant être assimilé à un culte de Loa que cette fureur peut être contenue et que l'individu peut récupérer sa forme originelle, bien que la marque de l'Ancien reste à jamais.

Bien que l'absence actuelle de tribu de Trolls sombres fassent défaut, les résultats des recherches menées par la Ligue des Explorateurs à Ulduar semblent sans équivoque : les Kaldorei sont issus d'une tribu de Trolls sombres ayant évolué au contact du Puits d'Éternité. Ceci explique les nombreuses similitudes entre les premiers empires troll et kaldorei, mais aussi entre leur culture et religion respectives, puisque les Anciens des Kaldorei sont très proches des Loas trolls.
Bien que nos deux races se vouent une haine tenace, il est difficile de nier les nombreuses ressemblances physiques, culturelles et comportementales. De nombreux mythes, hélas non documentés, permettent de rapprocher les pratiques religieuses du début du culte d'Elune et celles du culte des Loas, impliquant offrandes et sacrifices.
Il me parait également nécessaire de rappeler que les Trolls, les Kaldorei, et par conséquents les Haut-elfes et les Elfes de sang, comptent parmi les rares espèces à être natives d'une Azeroth précédant l'arrivée des Titans. Nous sommes les vestiges d'une ancienne Azeroth, et si notre évolution depuis notre condition de Trolls est due à une création des Titans, à savoir le Puits d'Eternité, nous n'avons pas les connaissances suffisantes pour déterminer si cette évolution est "accidentelle" ou si elle faisait partie de leur plan initial.

4.1 Hypothèses.

Me basant sur toutes mes observations et les documents antérieurs, je me permets d'avancer l'hypothèse selon laquelle Elune serait un ancien Loa mineur, vénéré par la tribu des Trolls sombres qui sont à l'origine des Kaldorei. L'image et les aptitudes de ce Loa auraient évolué au contact du Puits d'Éternité et, tout comme nous, Elune aurait considérablement gagné en puissance pour devenir la déesse que nous connaissons aujourd'hui. Ceci pourrait expliquer certaines légendes selon lesquelles Elune dormait dans le Puits d'Eternité en journée.

Même si les découvertes les plus récentes semblent conforter cette théorie, il nous manque cependant encore des preuves. La meilleure d'entre elles serait sans nul doute que je parvienne moi-même a achever l'évolution dont parle les légendes zandalari, et selon lesquelles un Troll puissant peut devenir un Loa à sa mort. Si un Troll le peut, un Kaldorei doit le pouvoir également. Il semble qu'actuellement, Malfurion soit parmi les nôtres l'individu le plus proche de l'ascension. Je doute toutefois qu'il y parvienne totalement, car la puissance d'un Loa étant proportionnelle à l'importance de son culte, il me parait donc essentiel d'être adoré de son vivant pour pouvoir atteindre ce degré d'évolution.
A noter que les Feux follets sont également perçus par les Trolls comme des Loas mineurs. Il est certes difficile de définir avec exactitude ce que sont les Feux follets, mais leurs pouvoirs sont, eux, avérés, puisqu'ils ont été suffisamment puissants pour détruire Archimonde lors de la Troisième Guerre.

Ma seconde hypothèse concerne le Rêve d'Émeraude et sa véritable fonction.
Pourquoi les Titans ont-ils eu besoin de donner naissance au Rêve ? De ce que nous en savons, ils n'ont créé des dimensions que pour y placer ce qui est susceptible de gêner l'évolution d'Azeroth, comme par exemple le plan élémentaire et les prisons des Dieux Très Anciens dans les complexes titanides. Alors, pourquoi le Rêve ? La réponse première, et la plus évidente, est liée à la machine de Réorigination présente en Uldum : le Rêve serait le moule par lequel Azeroth serait remodelée si cette machine venait à être activée. Il servirait donc de référence.
La deuxième réponse me parait bien plus pragmatique et ancrée dans la logique des Titans, qui semble être d'anticiper et de contrôler les dérives au sein de leur "système". Nous savons que les Anciens sont liés au Rêve d'Émeraude — nous pouvons même dire qu'ils y "habitent", dans le sens où leur existence est liée à cette dimension tout comme la nôtre est liée au plan physique. J'ai longtemps pensé que l'évolution normale et attendue de la condition de mortel était de lier son essence au Rêve, afin de devenir un Ancien, ou un Loa. Toutefois, si les Anciens ont bien été créés après le Rêve, il n'en est pas de même pour les Loas. En effet, certains n'ont aucune existence dans le Rêve bien qu'ils puissent y apparaître.
Aussi, je pense que le Rêve d'Émeraude est une sorte de prison destinée aux êtres cherchant à évoluer, afin de les contrôler et de les empêcher de s'élever davantage. Vu de cette manière, le Rêve permettrait de contrôler l'évolution de tous les êtres, et de s'assurer ainsi qu'aucun ne devienne trop puissant au point de mettre en péril l'œuvre des Titans.

Bien évidemment, même bien documentées et correctement construites, ce ne sont là que des hypothèses. J'espère toutefois que cette étude éveillera chez certains la même soif de réponses que celle qui m'étreint.