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Les Lunes d'Azeroth, astronomie et divinités Mythes et pensée  <    Publications     > 
I. Des Astres et des dieux, légendes et traditions.
par Rislon Milloin
Notre planète, Azeroth, semble flotter dans l'immensité en compagnie de trois corps célestes : le soleil, la lune blanche, que les Kaldorei appellent Elune, et la lune bleue, Elun'dris, qui signifie l'Œil d'Elune en darnassien.
Concernant la lune blanche, ce nom d'Elune lui a-t-il été attribué par les Kaldorei à l'origine des temps, ou bien est-ce la divinité qui s'est révélée et a fait connaître son nom ? A défaut de comprendre ce qu'elles sont réellement, les lunes revêtent de multiples aspects parmi les peuples d'Azeroth. Divinités pour certains, astres morts pour d'autres, leur importance ne peut cependant être réduite à des considérations aussi élémentaires. En effet, entretenues par de nombreuses légendes, les lunes participent aux mythes fondateurs de plusieurs importantes cultures d'Azeroth. Il est incontestable qu'elles dépassent leur véritable nature, quelle qu'elle soit.

Bien évidemment, leur importance est tout particulièrement prépondérante dans la culture kaldorei, dans laquelle la lune blanche serait la Déesse-mère, Elune. Rappelons que les Kaldorei ont toujours entretenu des rapports particuliers avec les choses célestes, et que le nom même de Kaldorei signifie "enfant des étoiles" dans leur langue.
Dans la culture taurène le soleil, An'she, et la lune blanche, Mu'sha, sont respectivement l'œil droit et l'œil gauche de leur divinité principale, la Terre-mère, auxquels sont attribués des pouvoirs, notamment celui de la chaleur et de la vive lumière pour An'she, et celui de la paix et du repos pour Mu'sha.

L'une des plus anciennes légendes concernant la lune blanche est celle d'Elune et Goldrinn, datant de plusieurs millénaires avant la Guerre des Anciens et la Grande Fracture [1]. Toujours vivace depuis la nuit des temps, elle perdure au travers de poèmes, de cantiques et de sculptures sur bois. La transcription complète de ce mythe, qui comprend plusieurs dizaines de feuillets, sortirait largement du cadre de ce texte, mais en voici un court résumé :

Autrefois, Goldrinn parcourait les plaines sauvages de Kalimdor, chassant de nuit avec férocité et rage. Ne pouvant la contenir, la rage finit par éclipser la nature noble du Dieu-Loup. Elune, illuminant le ciel, avertit alors l'Ancien qu'il lui fallait apaiser sa rage. Mais Goldrinn, au lieu d'écouter les sages paroles de la Déesse, la défia d'un hurlement et sombra plus profondément dans la sauvagerie et la férocité.
Ainsi, quand la lune blanche illumine le ciel, c'est Elune qui pose un regard réprobateur sur l'Ancien, alors que celui-ci hurle sa rage.

Par ailleurs, nous reproduisons ici la version d'introduction de la conteuse kaldorei Lilianka Feuillelune. [2]

Goldrinn
Entité divine
Volonté inflexible
Force irascible.

Dans les forêts de Kalimdor
tous connaissent l'histoire
de ce dieu sauvage
qui bien que sans âge
et qui malgré sa gloire
un peu plus chaque soir
sombrait dans sa rage.

Déesse Elune qui chaque soir
assistait à sa déchéance
annonça cette fin à l'Ancien
celui-ci leurré par son arrogance
lui brisa hélas tout espoir.

Car ce dieu autrefois si sage
n'avait hélas pas su voir
qu'il fallait la croire
et que ce mauvais présage
annonçait ses carnages
de vies pour lui illusoires
et en scellerait le sort.

Goldrinn
Entité divine
Volonté inflexible
Force irascible.

L'existence avérée de Goldrinn pourrait d'ailleurs faire changer d'avis les plus sceptiques concernant Elune. En effet, puisque le Dieu-Loup de la légende existe réellement [3], alors pourquoi la Déesse Lune de cette même légende n'existerait-elle pas ? Dans un monde où la Lumière se confronte à l'Ombre, où de la pierre peut émerger la vie et où nous côtoyons les pouvoirs de la création, comment pourrions-nous nier l'existence de divinités ?

En revanche, il nous faut reconnaître que, même si un audacieux osait demander à Goldrinn d'apporter son témoignage irréfutable de l'existence d'Elune, et que celui-ci y consente, cela démontrerait uniquement que la déesse existe quelque part en ce monde, mais ne prouverait en rien que la Lune Blanche et la Déesse Lune ne font qu'une. C'est pourquoi cette association demeure incertaine.

Une légende plus surprenante semble s'être répandue parmi les Taurens et les Kaldorei, peu de temps après la réouverture de la porte des ténèbres en l'an 27. A cette époque, la lune bleue d'Azeroth disparut de notre ciel pendant de longs cycles. On eut alors deux versions de l'histoire.

La version kaldorei nous dit que, voyant le danger de la Légion Ardente lors la réouverture du Portail aux Terres foudroyées, Elune envoya son œil, Elun'dris, la lune bleue dans les ténèbres de l'au-delà afin de scruter l'avancée de l'ennemi.
La version taurène est similaire. Cependant, dans celle-ci, la décision ne provient pas d'Elune, mais de la Terre-mère. Sentant le grand danger de la Légion Ardente apporté par la réouverture du sombre Portail, la Terre-mère envoya l'Enfant Bleu à travers le vide afin de surveiller l'avancée ennemie. Celui-ci ne revint qu'une fois sa mission accomplie.

Ces deux versions, très proches, sont pourtant contradictoires. En effet, la lune bleue n'aurait pu être envoyée par Elune, ni par Mu'sha, que s'il s'agissait d'une seule et unique divinité, ce qui n'est pas le cas. En effet, Les Shu'halo [4] ne pensent pas que la Lune soit une divinité, mais plutôt qu'Azeroth en est une et qu'elle veille sur la vie qui s'y trouve. Néanmoins, cette vision est à nuancer car il est possible que Mu'sha, bien que liée à la Terre-mère, se voie attribuer une conscience propre, même chez les Taurens. En effet, parmi les nombreuses légendes qui se transmettent de génération en génération au sein de ce peuple, l'une d'entre elles, très connue aux Pitons du Tonnerre, narre la rencontre entre le cerf blanc et la lune — respectivement Apa'ro et Mu'sha dans leur langue. Mu'sha est ici présentée comme une entité ressentant des sentiments, tels que solitude et amour.
Lever de lune bleue sur les sables d'Uldum.
Ces légendes, qui présentent toutes un caractère ancestral, ne se retrouvent véritablement que sur le continent de Kalimdor, puisque les Royaumes de l'Est se sont peu à peu tournés vers des croyances davantage spirituelles et élémentaires avec la Lumière et le chamanisme. Bien que n'ayant pas la place qu'elles occupent en Kalimdor, les astres continuent à fasciner les esprits et l'imagination dans les Royaumes de l'Est, conservant une certaine influence sur ces peuples.
Une légende quel'dorei voudrait d'ailleurs que des Humains maudits se transforment en loup lors des pleines lunes. On sait désormais avec les worgens que cette légende n'est qu'affabulation. Elle serait issue de la légende kaldorei citée précédemment, dans laquelle Goldrinn hurle sa rage à la face d'Elune, la Dame Blanche. Apportée par les Quel'dorei lors de leur arrivée dans les Royaumes de l'Est, déformée par les âges, puis par les Humains, cette fable perdure encore dans certaines campagnes aux alentours de Quel'Thalas et de Hurlevent.

Le soleil, quant à lui, revêtait une importance indéniable dans la culture quel'dorei, mais il n'était pas lié à une quelconque entité divine. Il semble en effet que, en réaction à l'immobilisme de la société kaldorei qui vénéraient les Anciens et Elune, les Quel'dorei aient érigé le soleil en symbole de la perfection et de la toute-puissance, permettant l'élévation de leur société, et dont leur bien le plus précieux, le Puits de Soleil, en était la pierre angulaire.

Bien que la civilisation humaine soit antérieure, celle-ci fut néanmoins influencée par les Quel'dorei depuis l'empire d'Arathor.
Les spécialistes sont en effet unanimes sur le fait qu'avant l'empire d'Arathor, les humains possédaient une myriade de cultes primitifs, vénérant différentes entités. Il ne serait pas étonnant que les lunes ou le Soleil aient fait l'objet de ces nombreux cultes, mais aucune découverte archéologique ne permet de le confirmer. Il est néanmoins certain que ces anciennes croyances ont lentement disparues au profit du culte de la Lumière. Cependant, la culture populaire humaine attribue encore de nos jours certains pouvoirs aux lunes, notamment celui d'influer sur les comportements, la fertilité, ainsi que dans certains calendriers archaïques liés à l'agriculture. Par ailleurs, la Dame Blanche symbolise les sentiments amoureux, ainsi qu'en témoigne par exemple l'expression commune lune de miel, qui désigne la période suivant immédiatement le mariage chez les Humains.

Qu'ils soient considérés comme des divinités, ou comme de simples astres morts, les corps célestes, majestueux objets inaccessibles et se déplaçant dans le ciel, semblent doués d'une vie propre. A ce titre, ils tiennent une place dans les mythes fondateurs de la plupart des cultures connues, même si parfois leur influence n'est portée que par les vestiges d'un héritage ancestral. Alors que le soleil est souvent assimilé à un concept actif, voire dangereux, les lunes lui sont opposées, symbolisant davantage la sagesse et la bienveillance.
Savoir si ces corps célestes sont réellement des divinités, ou s'ils n'en sont que les symboles, dépasse sans nul doute nos connaissances. Nous pouvons par contre en étudier les effets sur les différentes sociétés, et par la même mieux comprendre de quoi sont faits nos mythes et nos religions.
***

[1]. On nomme Grande fracture le phénomène cataclysmique qui s'est produit lors de l'implosion du Puits d'éternité pendant la Guerre des Anciens qui opposa les Elfes de la nuit face aux Bien-nés dirigés par Azshara et à la Légion Ardente, en l'an -9999. Note de l'Editrice. Sauf indications contraires, toutes les notes sont de l'Editrice.
[2]. Suivant la tradition, chaque étape, ou chapitre, d'un ouvrage versifié était introduit d'un court poème — également versifié — qui en résumait le contenu.
[3]. Goldrinn, ainsi que de nombreux autres Anciens, est réapparu physiquement au moment du Cataclysme afin d'aider les races mortelles à protéger le Mont Hyjal face aux sectateurs du Crépuscule et aux élémentaires de feu.
[4]. Shu'halo est le terme Taur-ahe pour désigner le peuple tauren.

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