L'entrelacs des ruelles et des maisons avec leurs petites fenêtres parfois fleuries qu'offre la capitale humaine est absolument ravissant, particulièrement pour celles et ceux d'entre nous qui n'ont connu que planètes inhospitalières et mondes dévastés. Qui n'a pas rêvé, un jour solitaire de son enfance, de vivre dans un monde de poupées, plein de recoins et de cachettes pittoresques ?
La prudence est cependant de mise car, si la plupart des portes peuvent être franchies sans encombre — ce qui n'est pas le cas dans Forgefer, la capitale du peuple nain —, les escaliers sont souvent exigus et les pavés extrêmement glissants par temps de pluie pour nos sabots. Il est d'ailleurs fermement recommandé d'éviter les sabots ferrés, pour cause de bruit et de risques de glissades peu élégantes. Se retrouver les sabots en l'air fera certes beaucoup rire les autochtones, mais votre amour-propre en sera meurtri d'autant. Car oui, les Humains portent un grand intérêt à l'apparat et aux bonnes manières, même si l'éducation de certains d'entre eux laisse sérieusement à désirer suivant nos normes.

Si notre taille n'est généralement pas source d'inconvénients majeurs, les auberges et gîtes de la cité sont cependant à fuir. Elles sont chères, petites, bruyantes, et la literie y est absolument inadaptée. A moins de vouloir profiter de votre séjour pour recevoir des autochtones, il est sans conteste préférable de dormir à la belle étoile, aux environs immédiats des remparts. Le climat est doux toute l'année, et vous pourrez ainsi contempler le spectacle étonnant des deux lunes d'Azeroth — la Dame blanche et l'Enfant bleu, par ailleurs hautement significatifs pour les Kaldorei et les Taurens — qui parcourent le ciel nocturne [1].

Si la nourriture locale ne pose aucun désagrément, l'eau des canaux n'est que très moyennement potable, même pour nous. Il n'est pas rare d'apercevoir des fêtards se soulager sans vergogne dans les canaux, ou des artisans y nettoyer leurs outils. Par contre, l'étang d'Olivia, au nord des remparts de la ville, offre de très agréables possibilités de baignades et de pique-niques.

L'eau des nombreuses fontaines de la ville, souvent ornées de la célèbre tête de lion de l'Alliance, est généralement fraîche et pure. Il est très mal vu de récupérer les pièces de monnaie que l'on peut parfois trouver au fond des bassins, et qui ont été volontairement jetées en raison d'une très ancienne coutume humaine, datant sans doute d'un temps où l'on honorait une déesse aquatique. Pour cette même raison, il serait également fort mal venu d'y nettoyer ses sabots.

Vivre avec les Humains

Lors des contacts avec les Humains, il ne faut jamais oublier que notre physique est inhabituel pour eux, et peut susciter des réactions aussi violentes que contradictoires. Il semble en effet qu'un archétype démoniaque soit inscrit dans leur culture sous les traits d'une créature de haute taille possédant queue, cornes et sabots. Par ailleurs, notre forme femelle n'est pas sans rappeler les sayaad que certains de leurs mages noirs invoquent pour leur pouvoir de séduction.

Il est par ailleurs conseillé d'utiliser les gnomophones plutôt que nos cristaux. Pour un Humain, la technologie, même gnome, sera toujours plus rassurante que la magie, bien que celle-ci soit reconnue comme étant beaucoup plus fiable. Il va de soi que l'usage de la langue commune est recommandé pour toutes conversations.
Contrairement à nous, la plupart des Humains ont plusieurs noms qui s'enchaînent comme les perles d'un collier. Si l'on connaît les noms de la personne à qui l'on s'adresse, l'utilisation d'un titre de civilité doit être suivi de son dernier nom, hérité de leurs géniteurs et qu'ils s'appellent nom de famille. A noter qu'une femelle change de nom de famille lorsque celle-ci choisit un mari.
Si un Humain vous interpelle place de la Cathédrale en vous traitant de chèvre, de biquette ou de poulpe, n'en prenez pas ombrage de manière excessive, car c'est généralement bon-enfant, ou signe d'ébriété.

Afin de bien commercer avec les Humains, et d'éviter incompréhension ou déceptions, il faut savoir que, pour ce peuple, les paroles ne comptent pas. Seuls les écrits sont reconnus et valables durant quelques-unes de leurs générations.


Religion

L'aspect le plus déroutant de la civilisation humaine reste sans conteste leur culte très pittoresque, mais néanmoins fort complexe, de la Lumière. En effet, bien qu'ils révèrent comme nous la Lumière — qu'ils nomment parfois la Sainte —, les Humains ne La portent pas en eux de manière innée, n'ayant pas reçu le Don des Naaru. Seule la prière, et parfois même une stricte discipline de vie, leur est nécessaire pour atteindre l'Illumination.
Si l'on parvient à imaginer un peuple sans le soutien de notre mystique, et pour qui la communion avec la Lumière requiert concentration et abnégation, on s'étonnera moins qu'Elle apparaisse à beaucoup d'Humains comme une figure maternelle, à la fois sévère mais bienveillante, qui jugerait, saurait pardonner et punir parfois. Ainsi, bien que cela ne soit écrit dans nul codex connu, nombre de prêtres ou paladins, serviteurs de la Sainte Lumière, feront vœu de chasteté et choisiront une vie d'abstinence amoureuse, totale ou partielle. Heureusement, les femelles humaines étant particulièrement fertiles, cela est sans grand danger pour la reproduction de la race.

L'importance de la figure du paladin — l'équivalent des Redresseurs de Torts —, que le nombreux mythes humains décrivent comme une sorte de chevalier ultime, porteur du pouvoir sacré de la foi et représentant d'une éthique idéale, est significative et permet d'en mieux comprendre la religion. La plupart des grands héros humains sont des paladins inflexibles, toujours prompts à punir l'injustice et à défendre les plus faibles.

Dans tous les cas, que votre séjour à Hurlevent soit de quelques jours ou de quelques siècles, gardez à l'esprit que nous ne sommes que des invités chez les Humains. Un comportement adéquat, humble et discret, vous assurera une plus grande tranquillité et vous fera davantage profiter de cette belle cité, capitale d'un peuple fort et attachant, alors que les individus qui le composent sont faibles et éphémères.