Fan-fictions World of Warcraft.
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III. Le culte des ancêtres chez les Nains de Thrakan'raz.
par le clan Forgerage
Au contact des Humains depuis l'éclatement du royaume d'Arathor, la plupart des clans nains ont peu à peu accueilli la foi en la Lumière, ainsi qu'en témoigne par exemple leur engagement au sein de l'ordre de la Main d'Argent. Cependant, le culte des ancêtres demeure le fondement de leur culture.
La plupart du temps désintéressés et bienveillants, les Ancêtres défunts nains continuent à veiller sur le clan et semblent les gardiens des traditions et de la bonne marche de la société des vivants, sans que cela nécessite des rites particuliers. Bien que le texte suivant, recueil d'extraits d'ouvrages publiés ici avec l'accord du Thane Arnskar Forgerage et d'Eldrid Forgerage, ne présente que les traditions et croyances en l'au-delà du vénérable clan Forgerage, il est révélateur de la conception naine de la vie et de la survivance de l'âme après la mort. Le repos des braves.
Les fondements de notre croyance ne proviennent pas d'une quelconque manifestation d'une force surnaturelle ou divine relevée par le passé et contée de génération en génération. Notre foi puise sa force et trouve ses origines en la personne de mon plus vieil ancêtre, Hymdir.
Héros des temps anciens, protecteur des terres de Khaz Modan, parangon d'honneur et de fierté animé d'un désir de justice inébranlable, voilà tant de titres qui lui ont été attribués au fil des générations par mes pères. Nous autres du clan Forgerage pensons, et sommes convaincus, que l'âme d'un individu remarquable subsiste après la mort et rejoint un autre monde, une contrée inaccessible aux vivants, dans lequel il retrouve les héros du clan l'ayant précédé. Ces héros deviennent ainsi après leur mort ce que d'autres peuples appellent parfois "ange gardien" ou "esprit protecteur", des entités éthérées qui veillent pour l'éternité sur le clan et ses enfants. Certains récits plus vieux que ma personne racontent même que ceux que nous appelons Ancêtres seraient capables, au gré de leurs envies et de leurs desseins, de rejoindre notre monde et d'apparaître aux mortels que nous sommes. Ces manifestations relèvent cependant de l'exceptionnel et sont rares, je ne peux me vanter d'en avoir connu des dizaines. En Thrakan'raz, il existe de vieux rites pour les âmes guerrières venant de trouver le repos éternel. Le combattant tombé au combat est ramené en Thorymdir, antique capitale du clan, pour y être lavé, arrangé et habillé. Le corps inanimé est ensuite placé dans un tombeau de pierre, orné d'inscriptions ancestrales et de runes sacrées, grâce auquel nous le transporterons jusqu'aux catacombes de Grakazum. Le voyage jusqu'à nos tombeaux ancestraux s'effectue entouré de la famille et des frères d'armes du défunt. Les catacombes de Grakazum se situent au flanc d'une des hautes Montagnes de Hautevue et s'enfoncent profondément sous terre. Selon les faits d'arme du guerrier, sa famille et son dévouement au clan, il pourra reposer plus ou moins proche du tombeau Forgerage dans lequel reposent les différents seigneurs du clan et Hymdir lui-même. Après maintes bénédictions octroyées par les prêtres des Ancêtres et l'Ancien, le tombeau est scellé et le fier guerrier tombé au combat trouve le repos de pierre. Beaucoup se demandent comment un individu venant de trouver le repos de pierre est appelé par ce monde des âmes, et quelles qualités font qu'il est en mesure de devenir un Héros ou un Ancêtre. Cette question reste toujours en débat au sein des sages du clan. Certains pensent que seuls les grands guerriers issus de nobles familles ayant remporté maintes victoires peuvent prétendre à cette distinction suprême, tandis que d'autres pensent que les qualités de l'âme et de l'esprit font d'un grand personnage une âme susceptible de devenir l'un de ces Nains et Naines déifiés. Pour ma part, je pense sincèrement que n'importe quel individu peut à sa mort rejoindre les antiques Héros du clan s'il a au cours de sa vie largement prouvé qu'il était un Nain hors du commun, aux qualités extraordinaires. La foi des fils et filles du clan est à toute épreuve, elle puise sa force en ces ardents défenseurs du clan et de ses convictions. Voilà le secret de notre cœur et de notre esprit infaillibles. Après tout, qui ne serait pas inspiré par Hymdir le Forgerage, ruine de l'Ours Géant, par Karomir Scandefer, pourfendeur de Dragons ? Ou encore par Rolik Corneguerre, fléau des Sombrefers ? Leurs exploits sont à jamais inscrits sur les Pierres Ancestrales du Cercle des Cérémonies et leurs âmes veillent pour l'éternité sur les enfants du clan, car le clan est éternel tant que ces protecteurs ancestraux veillent sur lui. Thane Arnskar, du clan Forgerage.
Forger son âme.
J'ai l'intime conviction que la mort n'est qu'une étape, une haute marche qui permet d'accéder à la véritable élévation. J'aime à me dire que la vie forge notre âme tout comme le marteau façonne une arme. Notre essence vitale s'en voit modifiée, dans laquelle se mêlent l'honneur, la gloire ou le courage. Les faiblesses et les peines surmontées laissent alors des cicatrices et des marques, de la même façon qu'une lame subira des éraflures et des accrocs au fil des batailles. Dans notre culture, mieux un Nain forgera son âme, plus il sera digne et respecté lorsque son heure sera venue. C'est là la quête éternelle des Héros. Et une âme héroïque perdure après la mort, survivant au temps et à l'oubli.
Pour cette raison, mon peuple ne craint pas la mort. A ses yeux, elle élève notre esprit et lui offre un souffle divin. C'est une récompense, un présent qui félicite notre dévouement, un accomplissement de toute une vie, devenant de fait un Ancêtre du clan. Les miens louent nos Ancêtres car ils étaient, de leur vivant, des êtres particuliers qui ont prouvé à maintes reprises leur vaillance et leur dévotion envers notre clan. Ce sont des exemples pour les jeunes générations, des guides qui veillent sur nous à chaque trouble qui vient obscurcir nos cœurs. Témoignage de l'Ancien du clan Forgerage.
Cimetière rural nain à Dun Morogh.
La manifestation des Ancêtres.
Oh non, ce n'est pas un mythe, loin de là ! Nos vénérables anciens, malgré le Repos de Pierre éternel au plus profond des cavernes spirituelles de Grakazum, peuvent se manifester à la surface et apparaître à leur descendance. Et ce, même après des siècles de silence ! Certains les nomment spectres, fantômes ou encore ectoplasmes. Chez nous, en Thrakan'raz, nous les appelons simplement les Ancêtres.
Bien sûr, de telles apparitions sont rares, et elles diffèrent de bien des façons suivant l'individu concerné. L'émergence physique, la plus saisissante, n'est quasiment jamais à l'œuvre. Peut-être cela demande-t-il à l'esprit une trop grande énergie ? Ou peut-être que seuls les guerriers légendaires peuvent se permettre de telles manifestations ? A ce jour, Hymdir et ses descendants de sang Forgerage sont pratiquement les seuls, avec d'autres héros des familles Scandefer ou Brisepogne, à pouvoir apparaître aux yeux de ses fils. Même eux ne se montrent que lorsque les temps sont particulièrement sombres et que le destin est ébranlé par une force incertaine. L'autre forme d'apparition est plus courante, mais aussi plus embrumée de mystères... Je parle des songes. Nos Ancêtres viennent souvent nous visiter dans nos rêves, invoquant des souvenirs passés ou des voix qui nous bercent de sagesses et de vérités, laissant un message comme nous jetterions une bouteille à la mer. Mais la plupart du temps, interpréter ces missives oniriques et ces signes est un art délicat. Il nous faut parfois l'aide des prêtres du Culte des Ancêtres, voire de l'Ancien en personne, pour lire les présages. Bien souvent, cela se résume à annoncer des félicitations sur une naissance particulière et des conseils sur des choix pouvant affecter la famille de l'Ancêtre. Le cultiste des Ancêtres Andrar Foi-de-malt.
Le Barakam.
Je n'ose le prononcer à haute voix. Même un souffle serait de trop. Même l'écrire sur ce papier entacherait mon âme, mais il le faut.
Le Barakam... Un mot interdit que peu de Nains du clan Forgerage oseraient utiliser. Un mot si fort, si terrible, qu'il peut faire trembler de peur le guerrier le plus endurci, ayant le cœur le plus sec et l'arme la plus affûtée. Le Barakam, c'est le monde oublié, la terre où l'honneur n'existe pas, le chemin qui ne mène qu'à l'ombre la plus noire. Le Barakam, c'est la porte condamnée que nul ne doit franchir sous peine d'être perdu pour l'éternité. Dans notre culture, ceux qui trahissent le clan et les Ancêtres ou qui commettent des actes infâmes tombent dans les limbes du Barakam. Le corps n'a pas le droit au Repos de Pierre et l'âme est jetée dans ce monde en proie aux flammes qui dévorent les entrailles d'Azeroth et aux ombres qui dansent sans cesse, telles des furies invoquant la folie. L'esprit du Nain y est prisonnier pour l'éternité, seul et coupé du reste du monde, sans espoir d'y échapper. Car on ne peut fuir cet endroit tant il est maudit et profond, où ne rôde rien si ce n'est une agonie sans fin, gardienne de ces lieux infernaux. Je pleure presque ceux qui errent dans le Barakam, car nul acte ni pensée ne peuvent libérer l'âme maudite de cette prison éternelle. Sorcerune Eldrana Tonnombre, la Lieuse-de-runes.
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