La religion officielle des Humains et des Nains est le culte de la Lumière, parfois appelée Sainte Lumière. Ce culte est régi par un clergé puissant — l'Eglise de la Sainte — d'une complexité déroutante et dotée d'une stricte hiérarchie, menant parfois à des querelles intestines.
Il est surprenant de constater que, si la religion tient une place importante dans la société humaine, son clergé semble exclu des grandes décisions politiques de la Couronne [1].

Une bonne compréhension de l'idée que les Humains se font de la Lumière évitera au visiteur de commettre des impairs pouvant être interprétés comme des blasphèmes par les plus dévots. Le lecteur désireux d'en apprendre davantage sur ce sujet pourra consulter l'ouvrage La Lumière, mythes et réalités, paru aux Editions du Nénuphar.

C'est bien évidemment de leur très courte espérance de vie que les Humains tirent leur force et leur énergie. Alors que leur vie d'adulte dépasse à peine celle d'un Troll, ils mènent l'Alliance sur tous les continents, anciens ou nouveaux. Bien que leurs liens familiaux soient assez lâches — sans doute à cause de la fertilité des femelles — les Humains, condamnés à une existence particulièrement brève, sont prêts à tous les sacrifices pour bâtir et laisser une trace de leur passage éclair, comme un signe aux générations futures. C'est d'ailleurs peut-être ce trait de caractère unique qui les rend si attachants.

A Hurlevent, tout va très vite. Un engagement durable et sincère peut ne durer que quelques années, voire quelques mois. L'ami d'hier peut devenir l'ennemi d'aujourd'hui, et rares sont les amours qui survivent à une saison. Ce rythme effréné qui surprendra le visiteur peut donner le sentiment d'assister à une représentation illusoire où rien n'aurait d'importance.

A Hurlevent, tout s'achète et tout se vend. Les nobles et les marchands pratiquent le commerce sans vergogne et de manière rarement équitable. Il semble que, pour les membres des castes non militaires ni religieuses, amasser une grande quantité de monnaie au détriment d'autres individus soit une marque d'intelligence, attirant le respect et la rancune des membres de la communauté. De ce fait, s'enrichir au détriment d'autres membres de la même communauté est perçu comme un indéniable signe de maîtrise et de finesse, surtout si ceux-ci ne s'en aperçoivent pas.
Ce serait une erreur de considérer cette recherche perpétuelle de biens matériels comme une fin en soi. Il faut sans doute la rattacher à ce besoin permanent qu'ont les Humains de construire un avenir à leur progéniture nombreuse.