On raconte qu'un jour, il y a longtemps, un prince venu d'au delà de l'océan parcourait les Royaumes pour s'instruire du monde avant de retourner régner sur ses terres.
Alors qu'il suivait la route qui traverse la Marche, il rencontra trois hommes qui travaillaient dans une carrière.

Le soleil est haut dans le ciel et le travail pénible dans la poussière. Il descend de son cheval, détache sa gourde et s'approche pour demander poliment au premier homme :

Sans redresser la tête, l'homme, sans cesser d'abattre sa lourde masse, lui répond dans un grognement :

Le voyageur, un peu étonné mais somme toute habitué à l'infinie variété des coutumes de chaque région, ne s'offusque pas et se dirige vers le deuxième homme :

Le cantonnier ralentit la cadence, relève la tête et lui répond :

Intéressé mais pas encore pleinement satisfait, le voyageur, qui ne veut pas passer à côté d'une occasion d'apprendre quelque chose, s'approche enfin du troisième homme :

L'homme relève la tête, pose sa pioche, essuie la sueur qui perle à son front d'un revers de main, puis désigne un bourg au-delà des collines et répond avec fierté, le regard brillant :

Le voyageur remonta sur son cheval et reprit sa route en songeant que ces trois hommes accomplissaient la même tâche ingrate et difficile, mais qu'il suffisait de regarder au-delà, de la relier à ses proches pour en être fier ou, mieux encore, à la communauté pour lui donner toute sa grandeur et que chaque chose, même insignifiante, devait être accomplie avec attention.

Cheminant ainsi, il parvint ainsi aux abords d'une bourgade encore modeste qui deviendrait un jour la capitale de l'Alliance.